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Pour stopper l'"or du sang", place à l'or "équitable". La République démocratique du Congo (RDC) vient de sceller son partenariat commercial avec les Émirats arabes unis pour un transfert plus propre du précieux minerai.
Symbole de l'accord, 28 kgs d'or "cértifié" sont expédiés ce 13 janvier, lors d'une cérémonie à Kinshasa. Une quantité infime face aux objectifs annoncés. Dans trois mois, les deux pays espèrent transférer 1 tonne d'or par mois, puis d'arriver à terme à un total de 15 tonnes par an.
L'Est de la RDC, riche en ressources précieuses, souffre depuis longtemps du trafic de minerais, qui alimentent des groupes armés.
Afin de certifier l'or exporté, 30 000 mineurs artisanaux ont été identifié par l'entreprise Primera Gold DRC SA, nouvellement créée pour l'occasion. En échange, la société promet un "revenu régulier ainsi que l'accès aux soins et à l'éducation pour leurs familles".
Dubaï, la capitale des Émirats arabes unis, contient l'un des plus grands marchés de l'or au monde. Le pays du Moyen-Orient multiplie donc les accords avec les pays africains pour le commerce de minerais précieux.
Ce partenariat représente surtout un signal pour le Rwanda, pays voisin de la RDC. Lors de la cérémonie, le président de la RDC, Félix Tshisekedi, a souligné que le même accord avait été discuté avec les pays frontaliers, sans succès.
Le Rwanda est notamment accusé par Kinshasa de se procurer de l'or à travers le trafic illégal, notamment en soutenant la rébellion du M23 et en pillant les ressources minières de l'Est du pays. Le gouvernement rwandais a démenti ces accusations.
En plus du commerce de l'or, la RDC et les Émirats arabes unis souhaitent créer à l'avenir le même partenariat pour le secteur des "3T" : l'étain, le tungstène et le tantale.