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La RDC toujours dans l'attente d'un Premier ministre

Le président congolais Joseph Kabila se donne deux jours de délai pour désigner le nouveau Premier ministre. Au cours de son discours prononcé mercredi 5 avril 2017 devant le Congrès à Kinshasa, il a aussi invité l'ensemble des parlementaires à respecter une minute de silence en hommage à Etienne Tshisekedi.
 

Après deux jours de consultations pour mettre fin à l'impasse politique en RDC, le président Kabila se donne ... deux jours pour nommer un nouveau chef de gouvernement. L'occasion de botter en touche ou du moins de relancer le ballon dans le camp de la coalition de l'opposition, à laquelle il a demandé de dresser une liste de candidats possibles pour occuper ce poste.


Ici la vidéo de l'intervention du président Joseph Kabila devant le Congrès.


« La situation socio-économique, politique du pays m’oblige à m’acquitter de ce devoir constitutionnel plus tôt que prévu. », a déclaré Joseph Kabila à l'ouverture de son discours.

Il a aussi fait référence à la récente flambée de violences au Kasaï: « Au Kasaï, des actes de barbarie inacceptables ont été commis : profanation des édifices publics, des lieux des cultes, des morts enregistrés dont deux experts de l’ONU. Pour toutes les personnes qui ont perdu leurs vies. Et pour le président de l’UDPS, Etienne Tshisekedi, je vous invite à observer une minute de silence. »
 

Minute de silence


Et de conclure: « La RDC n’a pas vocation à sombrer mais à émerger. Je suis convaincu que grâce à l’engagement de tous, nous saurons surmonter les défis qui se présentent à nous. Et notre pays subsistera aux prédictions apocalyptiques et malveillantes de ses détracteurs. »
 


Première réaction du côté de l'opposition : "nous attendons que le président Kabila donne suite à la demande d'audience du président du Rassemblement pour discuter de la question du Premier ministre. C'est lui et sa majorité qui entretiennent la confusion", a commenté auprès de l'AFP Christophe Lutundula, un porte-parole du Rassemblement.
 

L'annonce du président Kabila intervient alors qu'une opération "ville morte" a rencontré un vif succès lundi 3 avril 2017, les plus grandes villes du pays ont tourné au ralenti. Ici notre article RDC: journée ville morte.

Compromis Kabila

Trois mois après la signature de l'accord de cogestion par la majorité et l'opposition, la formation d'un gouvernement élargi n'est toujours pas chose faite, rendant hypothétique la tenue des scrutins avant fin 2017 comme le prévoit l'accord. Ce compromis prévoit le maintien au pouvoir du président Joseph Kabila jusqu'à l'entrée en fonction d'un successeur devant être élu au cours d'une présidentielle censée avoir lieu avant fin 2017.

Il prévoit aussi la formation d'un gouvernement dirigé par un membre du "Rassemblement", coalition constituée en juin 2016 autour d'Etienne Tshisekedi, opposant historique congolais, décédé à Bruxelles le 1er février 2017.

Joseph Kabila est au pouvoir depuis 2001 et la Constitution lui interdit de se représenter. Sa réticence à démissionner à la fin de son mandat constitutionnel, le 20 décembre dernier, a entraîné le pays dans de graves turbulences.

En vertu d'un accord négocié par les influents évêques catholiques du pays et signé le 31 décembre 2016, Joseph Kabila a été autorisé à rester au pouvoir en tandem avec un corps de transition et un nouveau premier ministre issu de l'opposition. L'accord n'a jamais été entièrement mis en oeuvre - malgré les pressions internationales - et des violences ont éclaté, notamment dans la région du Kasaï. Ici notre article sur 7 mois de violences au Kasaï .