La mosquée al-Maridani devrait, lentement, retrouver son lustre d'antan.
Les travaux de restauration viennent tout juste de commencer.
Elle date du 14ème siècle, de l'époque mamelouke, et même si ce n'est pas frappant pour les non-inités, elle est en très mauvais état. La ville islamique du Caire est inscrite au Patrimoine mondial de l'Unesco depuis 1979. Mais rien est acquis.
"Si nous voulons garder Le Caire historique sur la liste du patrimoine mondial, je ne pense pas que nous pouvons attendre, même pas quelques instants, s'alarme Alaa al-Habashi, architecte et fondateur du groupe de conservation Turath . Nous perdons des bâtiments chaque minute dans cette ville.
Je parle de bâtiments historiques, de bâtiments historiques précieux!"
Le ville islamique du Caire s'étale sur 32 kilomètres carrés. Quelques 600 monuments sont répertoriés! Et la plupart d'entre eux sont menacés. "Les antiquités islamiques sont en mauvais état. C'est un fait, admet Khaled el-Enany, le ministre égyptien des Antiquités. Car elles sont situées dans des zones où les systèmes d'égouts sont inefficaces".
Les égouts sont à l'origine de la corrosion accélérée de la pierre.
Tout comme la pollution atmosphérique, un fléau dans cette mégapole de 20 millions d'habitants. Les Cairotes: plusieurs institutions qui financent la rénovation de la ville islamique, estiment qu'il faut les impliquer dans cet énorme chantier.
La fondation Aga Khan et l'Union européenne organisent des formations pour qu'ils sachent accueillir les touristes, leur servir de guide. "Ca va générer de l'activité touristique, de l'activité économique mais ce projet a aussi une dimension sociale, c'est-à-dire aider les guides à présenter leurs projets.", s'enthousiasme Ibrahim Laafia, en charge de la coopération au sein de la délégation de l'Union Européenne au Caire.
Mais celui qui est au coeur de ce gigantesque défi - sauver ces dizaines de mosquées, de mausolées, de caravansérails centenaires - c'est le ministère des Antiquités.
Son budget est alimenté par les revenus du tourisme. Et malgré un regain, en 2017, la fréquentation touristique en Égypte reste très en deça de celle de 2010, avant la révolution et les troubles politiques qui ont suivi.