L'Afrique décline la Ligue des Champions au féminin
La saison 2020-2021 verra se disputer la première édition de la Ligue des Champions féminine africaine. Une grande nouveauté qui s'inscrit dans le cadre de la stratégie de développement du football féminin impulsée par la Confédération africaine de football.
Malgré la création d'une Coupe d'Afrique des nations en 1991, aucune compétition africaine féminine de football dédiée aux clubs n'avait vu le jour jusqu'alors. Cette anomalie, la Confédération africaine est en train de la réparer. Le 30 juin dernier, le comité exécutif de l'instance panafricaine annonçait dans le même temps l'annulation de la Coupe d'Afrique des Nations féminine 2020 et la création d'une Ligue des Champions féminine de la CAF, non encore rebaptisée "Ligue des Championnes". La défection du Congo, désigné pays organisateur, et la pandémie de Covid-19 avaient eu raison de la CAN, mais le football féminin de clubs aurait son épreuve reine. Le 10 septembre, le format de la compétition était révélé. La première édition comprendra huit équipes s'opposant lors d'un tournoi final dans un pays hôte, avec une phase qualificative organisée par zone géographique. Les huit équipes qualifiées seront tirées au sort en deux groupes de quatre équipes chacun, conformément au règlement de la compétition.
Une démarche volontariste
Cette décision s'inscrit dans un cadre plus global : celui de la stratégie de développement du football féminin impulsée par la CAF. Reposant sur cinq piliers principaux (le développement, les compétitions, le marketing et la promotion, la professionnalisation et le leadership ainsi que l'impact social), ce programme volontariste vise à rattraper le retard pris en la matière. A moins d'un an de la fin de son mandat, le président Ahmad entend aller vite. A l'en croire, la première édition de cette Champions League au féminin se disputera bien lors de la saison 2021-2022. Coronavirus ou pas. « Nous allons commencer en 2021. Si on ne commence pas maintenant, nous n’allons jamais commencer, avait déclaré le dirigeant malgache à la presse, en juin dernier. Beaucoup de pays ont mis en place des championnats au niveau des filles. Certes, ils ne sont pas professionnels mais cela ne veut pas dire qu’on ne peut pas lancer la compétition. Si c’est 10 ou 15 clubs, on va commencer avec eux. »
« Exposer nos talents au monde »
Accusé de manquer de suite dans les idées, Ahmad répond à ses détracteurs. « Comment relever le niveau des équipes nationales féminines si on n’accorde pas de crédit au club ou si on ne fait pas compétir (sic) les clubs ? Oui ça a tardé avant de venir. La pratique du football féminin a pris du temps avant de connaitre un essor. Mais il faut y aller et c’est ce que nous avons fait », s'était justifié le boss de la Confédération. Celle-ci a nommé des directeurs exécutifs dans chacune de ses sous-régions. Anthony Baffoe, secrétaire général adjoint de la CAF, explique leur rôle. « Il s'agit de s’assurer que la stratégie du football féminin lancée par la CAF suit favorablement ses objectifs au sein des régions et que les associations membres suivent bien le train », résumait-il le 8 septembre dernier au cours d'une réunion par visioconférence avec des joueuses et entraineures des équipes féminines. Offrir un cadre pour canaliser les initiatives et leur donner corps, tel est l'objectif. « Individuellement il est difficile de faire grand-chose mais ensemble on peut faire beaucoup, saluait la Sud-Africaine Janine van Wyk, défenseure et capitaine des Banyana Banyana. Nous avons tellement de talents dans nos pays et nous devons les exposer au monde. »