La Confédération africaine de football accélère sur le dossier de la professionnalisation de l'arbitrage. Vingt jeunes arbitres ont été sélectionnés et placés sous contrat pour une période d'un an, durant laquelle ils bénéficieront d'un cursus de formation spécifique.
La Confédération africaine de football ouvre le dossier de la professionnalisation de l'arbitrage. Une première étape dans ce sens vient d'être franchie, avec la sélection d'un groupe pilote de 20 arbitres qui seront engagés sous contrat pour une période d'un an. Souvent cités parmi les parents pauvres du football continental, les sifflets africains seront ainsi au diapason avec le développement des techniques d’arbitrage dans le monde, peut-on lire sur le site officiel de la CAF. Les arbitres sélectionnés vont souscrire un contrat et bénéficier d'un cursus de formation spécifique. Dix-huit arbitres masculins et deux arbitres féminins ont été sélectionnés pour ce premier projet. « Les footballeurs et les entraîneurs sont désormais des professionnels et seuls les arbitres sont encore amateurs. Il était nécessaire de mettre à niveau nos arbitres en vue de les mettre eux aussi dans la catégorie professionnelle », explique le Seychellois Eddy Maillet, directeur de l'arbitrage de la CAF.
Objectif Coupe du monde 2022
En ligne de mire de ce projet, la Coupe du monde 2022. Les représentants africains pour la compétition reine seront en effet choisis parmi ce groupe de 20, établi dans un souci d'équilibre entre les six régions de la CAF, mais aussi en fonction de l'âge, de la compétence et de la performance lors des derniers matchs de haut niveau, de la compatibilité avec la VAR, de la condition physique et des capacités techniques. « Ils auront des allocations mensuelles et nous affecterons deux instructeurs dans chacune des six zones de la CAF pour les encadrer physiquement et techniquement. Nous leur fournirons du matériel, ils seront suivis et auront des sessions sur Zoom avec des évaluations mensuelles », précise Eddy Maillet, soucieux de voir ses successeurs s'adapter à la constante évolution du jeu, en particulier en termes d'exigences physiques, avec une augmentation tendancielle des volumes d course en match, qui vaut aussi pour les arbitres.
Trouver les Saïd Belqola de demain
La CAF voit loin : une fois validé, ce projet pilote sera décliné aux arbitres assistants et à l'arbitrage féminin. Avec la perspective de phases finales de Coupe du monde à 48 équipes (à compter de l'édition 2026), l'Afrique entend ne pas laisser passer le train. Plus de rencontres à arbitrer, cela doit permettre d'avoir davantage d'arbitres africains d'officier au niveau mondial. Ce programme de professionnalisation, qui sera complété par une veille des talents de l'arbitrage sur le continent, vise à trouver les Saïd Belqola de demain. L'arbitre marocain, décédé en 2002, demeure à ce jour le seul arbitre africain à avoir arbitré une finale de Coupe du monde. C'était en 1998, entre la France et le Brésil (3-0).
20 noms pour une élite
Les 18 arbitres suivants ont été sélectionnés : Mustapha Ghorbal (Algérie), Alioum Néant (Cameroun), Amine Omar (Egypte), Bamlak Tessema (Ethiopie), Bakary Gassama (Gambie), Selmi Sadok (Tunisie), Jean-Jacques Ngambo Ndala (RD Congo), Janny Sikazwe (Zambie), Redouane Jiyed (Maroc), Victor Gomez (Afrique du Sud), Maguette Ndiaye (Sénégal), Joshua Bondo (Botswana), Pacifique Ndabihawenimana (Burundi), Andofetra Rivolala Manda Rakotojaona (Madagascar), Daniel Nii Ayi Laryea (Ghana), Boubou Traoré (Mali), Beida Dahane (Mauritanie) et Peter Waweru Kamaku (Kenya). Deux femmes font partie du programme : Salima Mukansanga (Rwanda) et Lydia Tafesse Abebe (Ethiopie).