Lambert Mende, ministre de la communication en République démocratique du Congo, réagit, en direct sur TV5MONDE, aux critiques sur les mesures "anti-belges" prises par le régime congolais ces dernières semaines, sur l'organisation de la prochaine élection présidentielle, et sur la répression policière dans les manifestations.
"Nous n'avons jamais pris de décisions hostiles vis-à-vis de la Belgique. Nous estimons que c'est un partenaire traditionnel. Nous avons questionné quelques initiatives et avons appliqué par réciprocité certaines mesures que (la Belgique) nous avait appliquées sans que nous n'en comprenions la rationnalité. Si ce partenaire est maintenant ouvert à un dialogue, nous sommes prêts à y aller de manière tout à fait sereine."
"Il faut d'abord que nous comprenions ce que la Belgique nous reproche, pourquoi cette attitude hostile, avant de savoir s'il faut faire des concessions."
Concernant le non-respect de l'accord, notamment reproché par la Belgique, sur l'organisation de la prochaine élection présidentielle : "Nous ne sommes pas du tout isolés (sur la scène internationale). Je pense que nous avons un problème avec la Belgique... et la Belgique n'est pas le monde, ni l'Europe. Je reviens de Washington. J'ai eu de très bonnes réunions avec des partenaires américains. Je me demande en quoi un accord entre les Congolais concernerait la Belgique s'il y a des difficultés d'interprétation (...)."
Sur la mise en cause des forces de police dans le décès de Thérèse Kapangala, tuée par balle le 21 janvier 2018 lors d'une marche anti-Kabila : "Une enquête est en cours et n'a pas encore déterminé les circonstances du décès (...) Nous demandons à ceux qui ont des informations de les communiquer au parquet. Ce n'est pas dans les médias que l'on va faire le procès de la disparition d'une personne. Justice doit lui être rendue (...). Nous avons établi que le policier qui a dit avoir tiré en légitime défense, n'était pas en légitime défense. Il a été arrêté, il est poursuivi et des sanctions sévères vont être prises (...)."
70 personnes seraient mortes dans des manifestations depuis le 19 décembre 2016, selon l'Onu et la FIDH(Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme) : "Ce chiffre est totalement faux. Nous avons eu le 31 décembre (2017) des manifestations à Kinshasa : dans les rapports des 26 provinces du pays, six morts ont été signalées qui n'avaient rien à voir avec les manifestations. L'Onu est là pour nous appuyer, pas pour diriger ce pays (...) Nous demandons que les Nations unies apportent ces éléments aux autorités judiciaires (...)."
Sur les éventuelles déclarations à Voice of America (La voix de l'Amérique) concernant la désignation d'un successeur au président Joseph Kabila : "C'est ridicule de me prêter de tels propos (...) J'ai répondu à Voice of America que nous ne sommes pas un royaume où un président désigne son dauphin. Nous sommes une République démocratique où des partis désignent des candidats, qu'il fallait attendre les mois de juin-juillet pour que les partis politiques, y compris celui du président Kabila, désignent leurs candidats qui seront soumis au peuple (...)."