L'ancien candidat à l'élection présidentielle tunisienne, Nabil Karoui, arrêté en Algérie
L'homme d'affaire Nabil Karoui, chef d'un parti libéral, arrivé second à la présidentielle de 2019 en Tunisie, a été arrêté dimanche en Algérie, ainsi que son frère député selon des médias tunisiens. L'ancien candidat à la présidentielle est poursuivi pour blanchiment d'argent et fraude fiscale depuis 2017.
Nabil Karoui en train de voter lors du second tour de l'élection présidentielle tunisienne ce 13 octobre 2019.
AP
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Selon Radio Mosaïque FM (privée) dimanche, la police aux frontières algérienne a arrêté Nabil Karoui, leader du parti Qalb Tounès, et Ghazi Karoui, dans la région de Tébessa, dans le nord-est de l'Algérie.
Un dirigeant du parti Qalb Tounès, Oussama Khélifi, a indiqué lundi à des médias que le parti attendait "une information officielle" des autorités tunisiennes et algériennes, qui n'ont pas confirmé jusqu'ici l'arrestation des deux frères.
Interrogé par l'AFP, le porte parole du tribunal tunisien de Kasserine (centre-ouest), Riadh Al-Nouioui, a lui affirmé que "les autorités enquêtaient sur deux personnes soupçonnées d'avoir aider les frères Karoui à fuir" vers l'Algérie.
Fondateur de la chaîne privée tunisienne Nessma TV, qui appartient en partie à Silvio Berlusconi, ancien chef du gouvernement italien, Nabil Karoui est poursuivi depuis 2017 dans le cadre d'une affaire de blanchiment d'argent et fraude fiscale.
Finaliste de l'élection présidentielle en 2019
Arrêté en 2019, il avait passé plus d'un mois en prison en pleine campagne électorale, ce qui avait laissé craindre une instrumentalisation de la justice.
Nabil Karoui, dont le programme pour la présidentielle était axé sur l'anti-islamisme et la lutte contre la pauvreté, avait été largement battu par Kaïs Saïed, universitaire néophyte en politique, sur fond de rejet des élites au pouvoir depuis la révolution de 2011.
Une purge anticorruption promise par l'actuel président Kais Saied.
Fin juillet, Kais Saied, a invoqué la Constitution pour s'octroyer les pleins pouvoirs, limoger le chef du gouvernement et suspendre le Parlement.
Depuis ce coup de force, arrestations, interdictions de voyage et assignations à résidence ont visé magistrats, députés et hommes d'affaires, dans le cadre d'une "purge" anticorruption promise par Kais Saied.