Fil d'Ariane
Front commun contre le terrorisme à Ouagadougou. Des cinq président du G5 Sahel, c'est celui du Burkina Faso qui prend officiellement la présidence de cette force conjointe antiterroriste... au pire moment. Car la veille, dans le nord du pays à Ka In, 14 civils sont tués lors d'une attaque. Les forces burkinabé ripostent à trois endroits dont à Bahn et à Bomboro dans la province de Kossé : 146 terroristes éliminés selon un communiqué de l'armée. Mais pas un mot du G5 Sahel sur cette actualité particulièrement meurtrière.
La Force conjointe est opérationnelle à tous les niveaux, et au niveau de tous les fuseaux, et il faut féliciter les pays pour les efforts exceptionnels qu'ils ont eu à réaliser.
Mahamoudou Issoufou, président du Niger
Il n'y a pourtant pas de quoi se féliciter au Burkina Faso, frappé au coeur de sa capitale en mars dernier, pour la troisième fois depuis 2016. La cible : l'ambassade de France et l'Etat-major de l'armée burkinabé. Au total, plus de 300 morts en 4 ans dans ce pays devenu un foyer du djihadisme. Des attaques terroristes régulières, contre des bases et convois militaires, mais pas seulement, au nord et à l'est, dans des zones frontalières avec le Mali et le Niger, où l'Etat burkinabé est défaillant.
Nous devons tous faire en sorte que l'armée, l'Etat puissent être partout, c'est ça le défi que nous devons relever. Et de ce point de vue, le Burkina Faso doit travailler à assurer ses propres responsabilités qui sont celles de pouvoir défendre les frontières. Et nous devons travailler ensemble, chacun dans son pays et également aux abords de nos frontières, pour réduire les distances de circulation des terroristes.
Roch Marc Christian Kaboré, président du Burkina Faso
Il y a urgence au Burkina Faso, maillon faible du G5 Sahel. Mi-janvier le gouvernement est limogé puis remplacé, et une tâche immense pèse sur les épaules de Chérif Sy, ex-président du Parlement de transition, le nouveau ministre de la Défense.