Fil d'Ariane
Presque deux ans après la dissolution de l'Assemblée nationale, en juillet 2023, le gouvernement nigérien installe ce 28 juin un "Conseil consultatif de la Refondation". Le CCR sera chargé de lui soumettre des "avis sur toute question intéressant la vie de la nation".
Le général Abdourahamane Tiani, lors de son investiture comme président de la République du Niger le 26 mars 2025. Capture d'écran vidéo AFP.
Quel sera le rôle de ce tout nouveau Conseil consultatif de la Refondation ? À la grande différence de l'Assemblée nationale dissoute lors du coup d'état militaire de juillet 2023, ce nouvel organe n'aura pas de pouvoir législatif à proprement parler.
Créé en avril par une ordonnance du général Abdourahamane Tiani, le chef du régime militaire, le CCR "a pour mission de donner son avis sur toute question intéressant la vie de la nation dont il est saisi". Il peut "de sa propre initiative" faire des "propositions ou recommandations" qui "sont communiquées" au général Tiani, selon cette ordonnance.
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Différence plus importante encore, cet organe n'est pas composé d'élus. Ses 194 membres civils et militaire sont désignés par les huit régions du pays ou nommés par le régime militaire. Ils portent le titre de "conseillers" et ne font aucune proposition de loi. Ce ne sont pas des députés.
"La Refondation d'un pays est un exercice difficile parfois périlleux, mais toujours couronné de succès pour les peuples résilients", a déclaré lors de la cérémonie d'installation, le président du CCR et ex-haut fonctionnaire onusien, Mamoudou Harouna Djingarey.
"Dans un contexte où le Niger est confronté à des défis sécuritaires, notamment la lutte contre le terrorisme (...) je vous demande d'inscrire résolument vos actions en droite ligne des seuls intérêts supérieurs de notre pays", a dit au Conseil le ministre nigérien de l'Intérieur, le général Mohamed Toumba.
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Des représentants du Burkina Faso, du Mali, du Ghana et du Tchad ont fait le déplacement pour l'occasion.
Les présidents des Assemblées législatives du Burkina Faso, Ousmane Bougouma, et du Mali, le général Malick Diaw, étaient présents à la cérémonie. Alban Sumana Kings Ford Badbin et Ali Kolotou Tchaïmi, respectivement président de l'Assemblée nationale du Ghana et du Tchad, y ont aussi assisté.
Le Niger, le Burkina Faso et le Mali se sont réunis le 16 septembre 2023 au sein d'une confédération, l'Alliance des États du Sahel (AES).