Fil d'Ariane
Le groupe jihadiste a mené ces attaques contre l'état-major des forces armées du Burkina Faso et l'ambassade de France à Ouagadougou, qui ont fait 7 morts parmi les militaires, "en réponse à la mort de plusieurs de ses dirigeants dans un raid de l'armée française dans le nord du Mali il y a deux semaines".
Après des hôtels et des restaurants, les cibles visées lors de cette double attaque à Ougadougou sont des symboles forts : l'ambassade de France et l'état-major des armées.
> Lire notre article sur le déroulement des attaques
Dimanche 4 mars, un jihadiste présumé soupçonné d'avoir joué un role clé était toujours entendu par la justice du Burkina Faso qui soupçonne des complicités dans l'armée.
L'homme dont la nationalité n'a pas été révélée a été arrêté vendredi dans les heures qui ont suivi les attaques coordonnées.
Cet homme est soupçonné d'avoir participé à l'attaque de l'état-major général de l'armée, en plein centre de Ouagadougou et pourrait même être "un cerveau" de l'opération.
D'autres assaillants "jihadistes ont peut-être pu s'enfuir" après l'attaque de l'état-major, situé dans le quartier très fréquenté du grand marché de Ouagadougou
Les autorités ont de "très forts soupçons" qu'il y ait "des infiltrés dans l'armée" qui ont renseigné les jihadistes pour l'attaque de l'état-major.
Les enquêteurs se demandent si l'attaque contre l'ambassade de France n'était pas une "diversion" avant l'attaque contre l'état-major.
Située dans la zone des ambassades, l'ambassade de France est très bien protégée. La tentative s'est d'ailleurs soldée par la mort des quatre jihadistes qui n'ont pas pu pénétrer dans l'enceinte diplomatique, a aussi expliqué la source gouvernementale.
Toutefois, dans sa revendication, le GSIM a dit avoir agi "en réponse à la mort de plusieurs de ses dirigeants dans un raid de l'armée française dans le nord du Mali il y a deux semaines"
Dans la nuit, une voiture avec trois hommes à bord a tenté sans succès de forcer un barrage dans la zone de la présidence du Burkina Faso, en périphérie de Ouagadougou, selon une deuxième source gouvernementale.
Deux hommes ont réussi à s'enfuir, le troisième a été arrêté par des membres de la sécurité présidentielle qui tenaient le barrage, à environ 1,5 kilomètre du palais présidentiel. L'homme arrêté a été abattu deux heures plus tard après avoir tenté de s'emparer de l'arme d'un de ses gardiens. Les forces de l'ordre ratissaient la zone dimanche.
Cet incident est apparemment sans lien avec l'attaque jihadiste, selon une source sécuritaire, car les hommes n'avaient pas d'armes.
Autre incident dimanche matin, des soldats ont effectué des tirs de sommation contre des passants qui voulaient franchir une barrière dans la zone de l'état-major, toujours totalement bouclée.
Le GSIM est une organisation jihadiste regroupant depuis tout juste un an plusieurs entités du Sahel liées à Al-Qaïda. Le nouveau groupe est dirigé par le Touareg malien Iyad Ag Ghaly, chef Ansar Dine.
Voir les explications de Anthony Fouchard, journaliste :