Le Mali et le Burkina Faso souhaitent un renforcement de leur "partenariat militaire"

Le président de la transition au Burkina Faso, Paul-Henri Sandaogo Damiba, se rend pour son premier déplacement officiel à l'étranger, au Mali puis en Côte d'Ivoire. Les responsables des juntes au pouvoir malien et burkinabè, deux pays sahéliens en proie à des attaques de groupes islamistes, ont déjà décidé de "renforcer leur partenariat militaire".

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Un manifestant dans la rue à Ouagadougou à l'annonce de la prise du pouvoir par  le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba, le 24 janvier 2022.
Un manifestant dans la rue à Ouagadougou à l'annonce de la prise du pouvoir par le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba, le 24 janvier 2022.
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À Bamako, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba a rencontré son homologue malien le colonel Assimi Goïta, lui aussi arrivé au pouvoir lors d'un coup d'État en mai 2021. La "visite de travail et d'amitié" devrait durer seulement quelques heures. Le colonel Assimi Goïta s'est réjoui sur les réseaux sociaux "de recevoir [son] frère le président Damiba pour son premier déplacement à l’étranger."

"Nous entendons, dans les jours à venir, mieux examiner et renforcer le partenariat militaire qui existe entre nous, pour davantage relever les défis sécuritaires auxquels les populations, nos peuples sont confrontés", a affirmé la présidence burkinabè. La présidence malienne a confirmé ces propos. Le Burkina Faso et le Mali partagent une frontière de 1 000 km, une zone touchée par de nombreuses attaques meurtrières de groupes jihadistes.

Fin août, le Burkina Faso et le Niger - également frappé par ces groupes - avaient invité Bamako à "revenir assumer ses responsabilités" dans le cadre d'une coopération sous-régionale dans la lutte antijihadiste.

Mi-mai, le Mali avait décidé de se retirer du G5 Sahel et de sa force conjointe, une alliance militaire luttant contre les groupes jihadistes, invoquant une "perte d'autonomie" et "une instrumentalisation" au sein de cette organisation régionale formée avec la Mauritanie, le Tchad, le Burkina Faso et le Niger.

Mali quitte G5 Sahel
Les dirigeants du G5 Sahel, participant à un sommet de deux jours à N'Djamena, au Tchad, apparaissent sur un écran au palais présidentiel de l'Elysée à Paris, le 15 février 2021. 
Ludovic Marin (AP)

Après le Mali, la Côte d'Ivoire 

Paul-Henri Sandaogo Damiba s'entretiendra avec un autre chef d'État voisin, le président ivoirien Alassane Ouattara, selon une source à la présidence burkinabè.

Le Burkina Faso et la Côte d'Ivoire partagent une frontière de près de 600 kilomètres et des milliers de réfugiés burkinabè ont fui ces dernières années les attaques jihadistes qui touchent leur pays pour trouver refuge dans le nord de la Côte d'Ivoire, moins frappé par ces violences.

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Depuis son arrivée au pouvoir, lors d'un putsch le 24 janvier, le lieutenant-colonel Damiba n'a pas fait de déplacement à l'étranger.

Le Burkina Faso, où la junte a promis de faire de la lutte anti-jihadiste sa priorité, est confronté comme plusieurs pays voisins à la violence de mouvements armés jihadistes affiliés à Al-Qaïda et au groupe État islamique, qui y ont fait depuis 2015 des milliers de morts et quelque deux millions de déplacés.

Plus de 40% du territoire du Burkina Faso est hors du contrôle de l'État, selon des chiffres officiels, et les attaques se sont multipliées depuis le début de l'année.