Fil d'Ariane
Le Mali rendait hommage ce mardi 17 novembre lors d'obsèques nationales à son ancien président décédé la semaine dernière, Amadou Toumani Touré, dont le nom est associé à la transition vers la démocratie mais aussi au début de la tourmente sécuritaire dans laquelle le pays se trouve toujours.
Amadou Toumani Touré, décédé à l'âge de 72 ans, a dirigé le Mali en 1991-1992 et été son président de 2002 à 2012.
La dépouille de l'ex-président, dans un cercueil recouvert du drapeau national porté par six militaires, a été lentement amenée au centre de la place d'armes du Génie militaire à Bamako
De nombreuses personnalités maliennes, dont le président de la transition, Bah Ndaw, lui-même un ancien officier, le chef des putschistes du 18 août et actuel vice-président, Assimi Goïta, ou encore l'ancien président Alpha Oumar Konaré, avaient pris place dans la tribune d'honneur.
Les Premiers ministres du Niger et de Guinée-Bissau et des représentants des gouvernements de la région étaient également présents.
L'hommage, essentiellement militaire, a été marqué par quelques moments moins solennels, comme lorsque qu'une fille de l'ancien président a évoqué avec tendresse son "papa" qui, avec son épouse, avait créé la "Fondation pour l'enfance", ainsi que l'hôpital du Luxembourg de Bamako, l'un des centres hospitaliers les mieux équipés du Mali.
Des dizaines d'enfants et des représentants de l'Association des personnes de petite taille -autre cause qui lui tenait à coeur- ont assisté à la cérémonie.
Un peintre, Ismaël Touré, a réalisé son portrait en direct. "J'ai voulu lui rendre à ma manière un dernier hommage. Il aimait les artistes, vraiment ce fut un grand homme."
La cérémonie, retransmise en direct par la télévision malienne, s'est achevée par un défilé militaire.
Le général Amadou Toumani Touré est décédé dans la nuit du 9 au 10 novembre en Turquie, où il s'était rendu. Son corps a été rapatrié au Mali samedi dernier par avion présidentiel. Ce lundi 16 novembre à Bamako, un hommage populaire avait été déjà rendu à l’ancien Président de la République.
Sa présidence s'est achevée abruptement en 2012 par un putsch censé enrayer la déroute de l'armée face aux rebelles indépendantistes et djihadistes dans le Nord, mais qui l'a en fait précipitée, plongeant le pays dans une crise qui se poursuit, huit ans plus tard.