
Fil d'Ariane
Le chef du pouvoir militaire au Mali, le général Assimi Goïta, pourrait rester président jusqu’en 2030 sans passer par les urnes, grâce à un projet de loi adopté par le conseil des ministres.
Le Général Assimi Goita, président de la Transition au Mali.
Le conseil des ministres du Mali a adopté mercredi 11 juin 2025 un projet de loi accordant sans élection un mandat de cinq ans renouvelable au général Assimi Goïta, chef du pouvoir militaire.
Cette mesure doit renforcer son contrôle sur la présidence du pays. Le général Goïta s'était pourtant engagé à remettre le pouvoir aux civils au plus tard en mars 2024.
Le projet de loi prévoit d'accorder « au chef de l'État un mandat de cinq ans renouvelable à partir de 2025 », a annoncé dans un communiqué le conseil des ministres, qui se réunit chaque semaine sous la direction du président.
Le texte doit désormais être examiné par le Conseil national de transition, l'organe législatif établi par le pouvoir militaire après sa prise de pouvoir lors de coups d'État en 2020 et 2021.
Plus tôt cette année, une concertation nationale organisée par le pouvoir militaire a recommandé d'attribuer à Assimi Goïta un mandat renouvelable de cinq ans à la présidence, sans vote, de quoi le maintenir au pouvoir au moins jusqu'en 2030.
Cette concertation, boycottée par la plupart des formations politiques du pays, avait également préconisé de "suspendre toutes les questions électorales" jusqu'à la "pacification" du pays.
(Re)lire Mali : la junte accusée de vouloir dissoudre les partis politiques
La même assemblée a aussi recommandé la dissolution des partis politiques, une mesure que le gouvernement militaire a mise en œuvre.
Le Mali est en proie depuis 2012 aux agissements de groupes jihadistes affiliés à Al-Qaïda et au groupe État islamique (EI), ainsi qu'aux violences de groupes communautaires et crapuleux.
Depuis une dizaine de jours, des positions militaires maliennes ont été visées par des attaques. L'une d'entre elles a fait au moins 30 morts dans un des principaux camps de l'armée, celui de Boulkessi, dans le centre du Mali, selon des sources sécuritaires et un élu local.