Fil d'Ariane
Le Nigeria de Victor Osimhen et la Côte d'Ivoire, qui enchaîne les miracles, partiront favoris mercredi 7 février de leurs demi-finales de Coupe d'Afrique, respectivement contre l'Afrique du Sud et la RD Congo.
Le joueur ivoirien Franck Kessie célèbre la victoire de la Côte d'Ivoire face au Mali en quart de finale ce 3 février 2024.
Triples vainqueurs de la CAN (1980, 1994 et 2013), les "Super Eagles" semblent les plus complets sur la route d'une quatrième étoile.
Ils alignent le meilleur joueur d'Afrique en 2023, Victor Osimhen, un temps malade et incertain, mais rétabli pour le match. L'attaquant de Naples, littéralement habité par la mission de remporter ce trophée, est le premier défenseur de son équipe et se dévoue entièrement pour faire marquer les autres, notamment Ademola Lookman, auteur de trois buts.
Les "Super Eagles" s'appuient aussi sur la meilleure défense du tournoi, un seul but encaissé, commandée par leur capitaine William Troost-Ekong.
La force de l'Afrique du Sud réside dans la cohésion d'une équipe dont huit titulaires jouent ensemble aux Mamelodi Sundowns, un des meilleurs clubs d'Afrique.
Les "Bafana-Bafana" (les Garçons) comptent aussi sur le gardien le plus impressionnant de la compétition, Ronwen Williams, qui a arrêté quatre tirs au but contre le Cap-vert en quarts de finale (0-0, 2 t.a.b. à 1).
Mais le sélectionneur Hugo Broos, déjà sacré en 2017 avec le Cameroun, n'a quasiment pas touché à son onze de base et la fatigue commence à se faire sentir. Le Belge pourrait rejoindre au palmarès le Français Hervé Renard, couronné avec deux pays différents, la Zambie (2012) et la Côte d'ivoire (2015).
Mais l'histoire n'est pas en faveur de l'Afrique du Sud, vainqueur une fois du trophée, remis par Nelson Mandela, dès sa première participation en 1996. Le Nigeria l'a toujours battue à la CAN, notamment au même niveau de la compétition en 2000 (2-0), et en quarts de finale en 2019 (2-1) avec un but en toute fin de match de Troost-Ekong.
Côte d'Ivoire-RD Congo aussi s'est déjà joué en demi-finale. C'était en 2015, et les "Éléphants" s'étaient imposés 3-1, un match disputé par Serge Aurier et Max Gradel côté ivoirien, et Chancel Mbemba côté congolais, des joueurs toujours présents en sélection.
Les "Éléphants" sont portés par une foi qui déplace les montagnes. Véritables miraculés, ils ont failli être éliminés dès le premier tour, après un cinglant 4-0 contre la Guinée Équatoriale. Ils ont même changé d'entraîneur en cours de route, Emerse Faé succédant à Jean-Louis Gasset.
Mais une fois repêchés, ils se sont réveillés pour éliminer le tenant du titre sénégalais (1-1, 5 t.a.b. à 4) puis le Mali (2-1 a.p.) en marquant à chaque fois en toute fin de match ou de prolongation, et en jouant une heure et quart à dix en quarts de finale!
Avec la puissance de Seko Fofana et le retour de blessure de Sébastien Haller, précieux en pointe contre le Mali, les Éléphants ont un refus de la défaite qui peut les mener à une troisième étoile, après 1992 et 2015.
La RDC court elle après sa gloire passée, ses titres de 1968 et 1974 ayant plus d'un demi-siècle, mais cette équipe en reconstruction s'appuie sur une puissance physique impressionnante, personnifiée par Mbemba.