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Fil d'Ariane
Après d’importantes manifestations en réaction à la vague d’enlèvements qui suscite de fortes réactions au Kenya, le président a reconnu des exactions des forces de sécurité, mardi 31 décembre.
Le président du Kenya, William Ruto, s'exprime lors d'une réunion avec le secrétaire d'État américain Antony Blinken, en marge de la 79e session de l'Assemblée générale des Nations Unies à l'hôtel Lotte Palace à New York, le jeudi 26 septembre 2024.
Le président kényan William Ruto a reconnu, mardi 31 décembre, des exactions des forces de sécurité, au lendemain de manifestations contre une récente vague d'enlèvements qui suscite l'indignation dans le pays.
Les forces de sécurité kényanes ont été accusées de dizaines de disparitions suite aux manifestations anti-gouvernementales durement réprimées de juin-juillet dans ce pays d'Afrique de l'Est, au cours desquelles plus de 60 personnes ont été tuées selon des ONG.
"Il ne peut être nié qu'il y a eu des cas d'actions excessives et extrajudiciaires de la part des membres des services de sécurité", a déclaré M. Ruto dans son discours de vœux pour 2025, sans préciser les exactions.
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"Cela dit, il est crucial de se rappeler que chaque liberté a ses limites, et que la sécurité publique et l'ordre doivent toujours primer sur le désir de liberté sans contrôle", a-t-il ajouté.
Le président acculé avait promis la semaine dernière de "mettre fin aux enlèvements", dans un aveu de responsabilité selon des défenseurs des droits humains. M. Ruto avait également exhorté les parents à "assumer la responsabilité" de leurs enfants.
La dernière vague d'enlèvements, qui fait les gros titres au Kenya, concerne principalement des jeunes hommes ayant critiqué William Ruto sur internet. Deux d'entre eux avaient publié une image générée à l'aide de l'intelligence artificielle du chef de l'Etat allongé dans un cercueil.
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Dans ses vœux, le président a déploré des "signaux clairs que notre tissu moral risque de se dégrader, exacerbé par divers facteurs, notamment la manipulation de la technologie numérique; en particulier les médias sociaux".
La police kényane a tiré des gaz lacrymogènes, lundi, et arrêté avec violence des dizaines de manifestants qui protestaient pacifiquement contre les disparitions.
Un tribunal de Nairobi a décidé le même jour que les forces de l'ordre devaient libérer "immédiatement et sans condition" cinq hommes qui auraient été enlevés, et ordonné aux forces de l'ordre de les présenter au tribunal mardi ou "d'expliquer sous serment les circonstances de l'affaire" ou le lieu où ils se trouvent.
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Aucun des disparus n'est apparu au tribunal. L'inspecteur général de la police, aussi appelé à comparaitre, a envoyé un représentant, tandis qu'un père en larmes a demandé où était son fils.
La police a nié être impliquée dans les disparitions, mais des militants ont demandé pourquoi celles-ci ne semblent pas faire l'objet d'une enquête.
La Commission nationale des droits de l'homme du Kenya (KNCHR) a recensé la semaine dernière sept cas d’enlèvements signalés ce mois-ci, parmi lesquels six sont toujours portés disparus.
Au total, 29 des 82 personnes disparues depuis le mois de juin recensées sont toujours introuvables, estime la KNCHR.