Le président Tebboune attend des excuses de la France pour son passé colonial en Algérie

Le président algérien Abdelmakid Tebboune attend des excuses de la France pour la colonisation de l'Algérie entre 1830 et 1962. La France vient de restituer à l'Algérie les restes de 24 insurgés anti-coloniaux. Un premier geste salué par le pouvoir algérien.
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Une femme se recueille devant les restes d'un des 24 combattants contre l'occupation coloniale française.
AP/Fateh Guidoum
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La question mémorielle reste bien au coeur des relations entre la France et l'Algérie. La France vient de remettre les restes de 24 combattants algériens tués au début de la colonisation. Le président algérien a salué ce geste d'appaisement mais pour le pouvoir Algérien, Paris doit aller plus loin.

Lire : la France restitue à l’Algérie les restes de 24 combattants algériens
 
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Interrogé lors d'une interview chez nos confrères de France 24 sur d'éventuelles excuses de Paris, le chef d'Etat algérien a répondu : "On a déjà reçu des demi-excuses. Il faut faire un autre pas (...) On le souhaite".

"Cela va permettre d'apaiser le climat et le rendre plus serein pour des relations économiques, pour des relations culturelles, pour des relations de voisinage", poursuit-il en rappelant que plus de six millions d'Algériens vivent en France et qu'ils "peuvent emmener quelque chose là-bas et ici".
 
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La restitution des restes des 24  "martyrs anticoloniaux" offre une détente dans les relations entre l'Algérie et l'ancienne puissance coloniale, marquées depuis l'indépendance en 1962 par des polémiques récurrentes et des crispations.

"Je trouve qu'avec le président Macron nous pouvons aller loin dans l'apaisement, dans le réglement du problème de la mémoire", confimait  le président Tebboune.

La question mémorielle


Lors d'une visite à Alger en décembre 2017, le président français Emmanuel Macron s'était engagé à restituer les restes humains algériens entreposés au Musée de l'Homme. La même année, mais avant son élection, il avait qualifié à Alger la colonisation de l'Algérie de "crime contre l'humanité".

Il a fallu attendre le 27 février 2005  pour que la France par la voix de son ambassadeur, lors d'une visite à Sétif , qualifie les "massacres du 8 mai 1945" de "tragédie inexcusable". Cet événement constituait la première reconnaissance officielle de sa responsabilité par la République française dans cette tuerie. Il s'agissait d'un premier geste d'appaisement.

Lire : l'Algérie instaure une "journée de la Mémoire" pour les massacres de 1945
 

 Les députés algériens viennent d'adopter une loi "historique" instaurant une journée de la Mémoire, le 8 mai, en souvenir des massacres de 1945 commis par les forces françaises à Sétif et dans le Constantinois.

Alger veut aussi remettre sur la table le dossier des "disparus" pendant la guerre d'indépendance (1954-1962) - plus de 2.200 selon Alger- et celui des essais nucléaires français dans le Sahara algérien qui "ont fait et continuent à faire des victimes".