Fil d'Ariane
Le plus gros fabricant mondial de vaccins, le Serum Institute of India (SII), basé en Inde, va distribuer en Afrique un nouveau vaccin contre le paludisme. Le “R21”, un vaccin bon marché, devrait arriver sur le continent à compter du mois de mai. 25 millions de doses sont prévues.
Photo d'archive. Une mère tient son bébé dans ses bras pendant qu'il reçoit un nouveau vaccin contre le paludisme. Kombewa, dans l'ouest du Kenya - 30 octobre 2009.
"Nous avons proposé ces vaccins au continent africain à 4 dollars ou moins dès la première année. Et à mesure que nous augmentons la production, nous pourrons peut-être encore baisser un peu le prix", a déclaré à l'AFP le directeur général du laboratoire SII, Adar Poonawalla. Selon lui, la production pourrait atteindre 100 millions de doses par an.
L'objectif de SII est d'abord de déployer le vaccin dans quelques pays. Selon le directeur de la recherche et du développement du SII, Umesh Shaligram, les vaccins devraient être expédiés vers la fin avril et le déploiement débuter en mai et juin. Les vaccins seront essentiellement achetés et distribués par l'Unicef et l'Alliance du vaccin (Gavi).
Le SII prévoit cette année d'expédier 25 millions de doses du vaccin, baptisé R21 et développé avec l'université britannique d'Oxford. Le Tchad, la République centrafricaine, la RD Congo, le Mozambique et le Soudan du Sud seront les cinq premiers pays à recevoir des doses de R21, a indiqué l'Unicef à l'AFP.
L'Ouganda et le Nigeria prévoient de l'introduire plus tard dans l'année, selon cette source. Le R21 a été recommandé en octobre 2023 par l'OMS pour "prévenir le paludisme chez les enfants à risque de contracter la maladie".
En 2021, un autre vaccin, "RTS,S", produit par le géant pharmaceutique britannique GSK, était devenu le premier vaccin à être recommandé par l'OMS pour prévenir le paludisme chez les enfants dans les zones où la transmission de la maladie est modérée à élevée. Les deux vaccins ont des taux d'efficacité similaires autour de 75% quand ils sont administrés dans les mêmes conditions.
Le paludisme, également appelé la malaria, est une maladie transmise à l'être humain par les piqûres de certains types de moustiques. Elle tue plus de 600.000 personnes chaque année, dont 95% en Afrique, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Sur le continent africain, le nombre de cas est passé de 218 millions à 233 millions entre 2019 et 2022. Les enfants de moins de cinq ans comptent pour plus de 80% des décès.
Mercredi 6 mars, les ministres de la santé de onze pays africains (Burkina Faso, Cameroun, Ghana, Mali, Mozambique, Niger, Nigeria, Ouganda, République démocratique du Congo, Soudan et Tanzanie) étaient rassemblé à Yaoundé au Cameroun, à l’occasion d’une conférence de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS). Ils se sont engagé à "mettre fin aux décès dus au paludisme" d'ici 2030.