Feu vert
Sur les 147 sièges que compte l'Assemblée nationale, le parti présidentiel, le Rassemblement pour le Mali (RPM), en obtient près de 60 et ses divers alliés dont l'un des principaux partis maliens, l'Alliance pour la démocratie au Mali (Adéma), en obtiennent plus de 50, soit au total 115 sièges. L'Union pour la République et la démocratie (URD), le parti de Soumaïla Cissé, battu au second tour de la présidentielle du 11 août par Ibrahim Boubacar Keïta, aura entre 17 et 19 députés dans la nouvelle assemblée et M. Cissé devrait devenir le chef de l'opposition parlementaire. Le taux de participation a été de 37,2%, en baisse par rapport au premier tour du 24 novembre (38,6%). Avec près de 50%, il avait été nettement plus élevé lors des deux tours de le présidentielle des 28 juillet et du 11 août. Ces résultats provisoires annoncés par le ministre de l'Administration territoriale, Moussa Sinko Coulibaly, doivent encore être confirmés et validés par la Cour constitutionnelle avant que la nouvelle Assemblée nationale n'entre en fonction. L'ensemble des scrutins que vient de connaître le Mali scelle le retour à l'ordre constitutionnel interrompu le 22 mars 2012 par un coup d'Etat ayant précipité la chute du nord du pays aux mains de groupes jihadistes. Ces groupes liés à Al-Qaïda ont été affaiblis par une intervention militaire internationale lancée par la France en janvier et toujours en cours, mais ils restent actifs. Sans ferveur Le second tour des législatives de dimanche s'était tenu sans ferveur au lendemain d'un attentat jihadiste qui a tué deux soldats sénégalais de l'ONU à Kidal (nord-est) et a blessé au moins sept autres Casques bleus ainsi que des soldats maliens. Lundi soir, deux obus ont été tirés sur un camp militaire abritant des soldats français et des Casques bleus, sans toutefois faire de blessés ni de dégâts, les projectiles ayant raté leur cible. Cette action n'avait pas été revendiquée mardi. Les observateurs nationaux et internationaux qui ont assisté à l'ensemble du processus électoral depuis juillet, dont ceux de l'Union européenne (UE), ont estimé qu'il s'était déroulé dans la transparence et selon les normes internationales. Louis Michel, qui conduisait la mission des observateurs de l'UE, a estimé lundi, au lendemain du second tour des législatives, qu'il était "évident" qu'il "parachevait tout le processus de reconstruction institutionnelle qu'on imaginait difficile (...) après le drame que ce pays a connu". "Personne n'aurait pu croire qu'on pouvait organiser le retour à l'ordre constitutionnel et à l'Etat de droit aussi vite", avait-il ajouté, affirmant que le Mali avait "retrouvé les conditions démocratiques qui devront lui permettre de redémarrer pour s'occuper pleinement du développement, de l'éducation et de la réconciliation". La communauté internationale a promis un montant de plus de trois milliards d'euros pour aider le Mali à se relever de près de deux ans de conflits qui ont ruiné son économie et attisé les divisions, en particulier entre les différentes communautés ethniques qui peuplent ce pays.
“Conforme aux normes internationales“
6,5 millions d'électeurs, 147 sièges de députés, le second tour des élections législatives de dimanche au Mali a été conforme "aux normes internationales", a estimé lundi à Bamako Louis Michel, chef des observateurs de l'Union européenne (UE) à ce scrutin. "Les observateurs de la mission d'observation électorale de l'UE ont évalué positivement (...) les opérations de vote à hauteur de 98% des 705 bureaux de vote observés", a déclaré l'ancien chef de la diplomatie belge à la presse en présentant la déclaration préliminaire de l'UE sur ce scrutin. Selon lui, "le cadre juridique" pour ces élections "reste aligné sur les normes internationales pour l'organisation d'élections démocratiques". Louis Michel, qui conduisait déjà la mission des observateurs de l'UE au premier tour des législatives du 24 novembre et à l'élection présidentielle de l'été, remportée au second tour du 11 août par Ibrahim Boubacar Keïta, a estimé qu'il était "évident que ce second tour parachève tout le processus de reconstruction institutionnelle qu'on imaginait difficile (...) après le drame que ce pays a connu".