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Les défis de l'enseignement supérieur en Afrique

En crise depuis une dizaine d'années, l'enseignement supérieur cherche à se développer en Afrique. Le regard de Diane-Audrey Ngako, chroniqueuse sur TV5MONDE et responsable des réseaux sociaux au Monde Afrique.fr.
Une École des mines et de la métallurgie vient d’être mise sur pied au Gabon pour former des ingénieurs et des cadres de haut niveau dans le domaine de la prospection minière (voir vidéo ci-dessus). L’établissement, qui devrait accueillir près de 120 élèves à la rentrée prochaine, s'est développé en vue de diversifier l’économie du pays, fort dépendante du pétrole. Mais pas que.

« Nous ne voulons plus être un exportateur de matière brute, nous voulons [la] transformer », a déclaré le président du pays, Ali Bongo, lors de l'inauguration de l'école. Car si l’Afrique est riche en matières premières, elle souffre d'un manque de main d’œuvre qualifiée pour les exploiter elle-même. La conséquence, notamment, d'un manque d'accès à l'enseignement supérieur sur le continent.

Trouver des emplois liés aux formations

Diane-Audrey Ngako, chroniqueuse sur TV5MONDE et responsable des réseaux sociaux au Monde Afrique.fr, souligne que l’enseignement supérieur africain est en crise depuis plus d’une décennie, du fait du déséquilibre entre les ressources disponibles et les besoins en enseignement de qualité. Avec notamment une difficulté : celle de trouver des emplois adéquats à la formation dont sont dotés les jeunes diplômés.

S'y ajoute la faible capacité d'accueil de nombreux établissements. Diane-Audrey Ngako rappelle que ceux-ci datent souvent des années 1970 et étaient, à l’époque, prévus pour accueillir environ 200 000 étudiants en tout. Aujourd’hui, ajoute-t-elle, ils sont six millions.

Cette très forte augmentation du nombre d’étudiants découle notamment de l’alphabétisation en hausse. En 2010, un rapport de l’Unesco consacré à cette question indiquait que « la scolarisation dans l’enseignement supérieur s’est développée plus rapidement en Afrique subsaharienne que dans toutes les autres régions ces quarante dernière années. » Le président du Sénégal Macky Sall estimait cependant en 2015, lors d’un sommet dédié à la « revitalisation de l’enseignement supérieur » en Afrique, que la marge de progression reste large : d’après lui, le taux d’accès à l’enseignement supérieur n’est que de 7 % en Afrique, contre 76 % dans les pays occidentaux.

Soutien de la Banque mondiale

Pour changer la donne, les partenariats avec le secteur privé avaient alors été évoqués, notamment pour favoriser le décrochage d’un emploi à la sortie des études. Les partenaires internationaux sont également importants. Ainsi en 2015 la Banque mondiale investissait dans l’enseignement supérieur 20 % de son budget consacré à l’éducation en Afrique subsaharienne, soit environ 600 millions de dollars.

Notre chroniqueuse Diane-Audrey Ngako indique, pour sa part, qu’une partie des étudiants se tournent plutôt vers les écoles privées, souvent très chères mais qui offrent parfois la possibilité de poursuivre son cursus à l’étranger.