Fil d'Ariane
Les enfants du continent africain "subissent de plein fouet" les conséquences du changement climatique mais demeurent "cruellement" négligés par les financements destinés à répondre à la crise climatique, ont déploré les Nations unies vendredi.
Un enfant porte un seau à Yola, au Nigeria, près du lac Tchad, le 22 avril 2016. Les sécheresses, les inondations et le rétrécissement du lac Tchad, causés en partie par le changement climatique, alimentent les conflits et les migrations dans la région. Le Nigeria est parmi les pays les plus touchés par les conséquences du réchauffement climatique.
L'Afrique, continent d'1,2 milliard d'habitants, abrite certains des pays au monde les moins émetteurs de gaz à effet de serre. POurtant, elle est en première ligne des événements météorologiques extrêmes (sécheresses à répétition, inondations, cyclones, vagues de chaleur).
Selon un rapport du Fonds des Nations unies pour l'enfance, l'Unicef, publié vendredi, les enfants de 48 des 49 pays africains évalués entrent dans la catégorie "à risque élevé ou extrêmement élevé" de subir les impacts du changement climatique.
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"Il est clair que les populations les plus jeunes du continent africain subissent de plein fouet les effets du changement climatique", a déclaré Lieke van de Wiel, directrice adjointe de l'Unicef pour la région Afrique de l'Est et Afrique australe.
"Elles sont les moins aptes à y faire face, en raison de leur vulnérabilité physiologique et d'un accès insuffisant aux services sociaux essentiels."
Pourtant, relève l'Unicef, les enfants du continent "restent extrêmement négligés par les principaux flux de financement climatique nécessaires pour les aider à s'adapter, à survivre et à répondre à la crise climatique".
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Les enfants du Nigeria, de Guinée, de Guinée-Bissau, du Tchad, de République centrafricaine et de Somalie sont les plus exposés, selon l'organisation.
L'Unicef souligne dans son rapport que moins de 3% des financements mondiaux de lutte contre le changement climatique ciblent les enfants, appelant à une hausse de ces financements, notamment de la part du secteur privé.
"Nous devons concentrer davantage les financements sur ce groupe, afin qu'il soit équipé pour faire face aux bouleversements climatiques tout au long de sa vie", a plaidé Mme van de Wiel.
Ce rapport est publié à quelques jours du premier "Sommet africain pour le climat" qui débutera lundi dans la capitale kényane Nairobi. Le sommet lancera les quatre mois les plus chargés de l'année pour les négociations climatiques internationales, qui culmineront avec une bataille sur la fin des énergies fossiles à la COP28 à Dubaï en décembre.