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© M. Chevance, C. Berthé. E. Godard
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Les pêcheurs sénégalais inquiets après l'accord avec la Mauritanie

Deux ans et demi après la fin de leur dernier accord, Dakar et Nouakchott ont conclu cette semaine, en marge du sommet de l’Union Africaine, une nouvelle convention permettant aux pêcheurs sénégalais de travailler en Mauritanie. Face à la rareté du poisson dans leurs eaux territoriales, à cause notamment d'une surexploitation de la ressource, les pêcheurs sénégalais sont de plus en plus dépendants des pays voisins. Mais au sein de la communauté des pêcheurs sénégalais, la signature de cet accord suscite des inquiétudes.
Comme tous les matins dans le petit port de Ouakam à Dakar, Baye prépare son bateau pour aller pêcher. Jusqu'à l'année dernière, il naviguait plusieurs fois par an jusqu'en Mauritanie.  C'est là-bas qu'il faisait ses plus belles pêches.
 
 Ici à Dakar il n'y a rien, on cherche juste de quoi manger. Avant on partait jusqu'en Mauritanie, on restait là-bas pour pêcher, mais on est revenu ici pour travailler car là-bas c'était dangereux.
Baye Gaye, pêcheur
En janvier dernier, un jeune pêcheur a été tué par les gardes côtes mauritaniens.
Un accord vient d'être signé entre le Sénégal et la Mauritanie. Les pêcheurs sénégalais pourront ramener 50 000 tonnes de petits poissons par an, mais seules 400 embarcations seront autorisées à s'y rendre.  Mamadou Sarr, secrétaire général du comité local de pêche de Ouakam réagit : "Cela va améliorer la sécurité de nos pêcheurs qui vont pêcher dans les eaux mauritaniennes. C'est salutaire. Mais il y a encore des manquements qu'il va falloir creuser. Par exemple sur l'accord, 400 pirogues par an, ce n'est pas suffisant. C'est à raison de 30 à 40 pirogues par mois et rien qu'à Saint Louis il y a plus de 2000 pirogues. Ca va créer des problèmes, qui va partir et qui va rester. C'est là le noeud du problème sur cet accord."

Autre souci : le débarquement des prises devra être fait en Mauritanie. 
Des quais vont être aménagés mais les pêcheurs trouvent le lieu choisi sur le littoral dangereux pour leurs embarcations. En attendant, Baye remonte des filets vides et ses confrères des filets plein d'algues.