Letsile Tebogo : « Je ne veux pas régner seul, je veux que l’Afrique règne »

Letsile Tebogo vient d’écrire l’histoire du Botswana et de l’Afrique. Il est devenu le premier médaillé d’or de son pays en remportant le 200m olympique au Stade de France. Agé de seulement 21 ans, il pourrait bien devenir un des grands visages de l’athlétisme mondial tant son talent est immense. Son chrono sur ce 200m historique, 19’’46, est le nouveau record d’Afrique. Letsile Tebogo a surmonté une année très difficile pour lui, marqué par le décès de sa mère il y a trois mois à peine.

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Letsile Tebogo, champion olympique du 200m @AP Photo/Matthias Schrader
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Champion olympique… Qu’est-ce que cela représente pour vous ?

Cela veut dire beaucoup pour moi, cela veut dire beaucoup pour le continent africain, et pour tous ceux qui étaient derrière moi pour aller chercher ce titre.

Pour l’Afrique, c’est une victoire historique également…

C’est très important… Les athlètes africains, beaucoup de gens doutent d’eux, on les fait douter d’eux-mêmes, je voulais m’assurer que ce ne serait plus le cas et que tout le monde connaisse le continent africain.

Votre mère est décédée cette année, cela a été très dur pour vous. Vous lui dédiez cette victoire ?

Cette victoire veut dire beaucoup pour moi… Parce que s’il n’y avait pas eu mon équipe autour de moi, je n’aurais pas participé à ces Jeux Olympiques, parce que lorsque j’ai appris la nouvelle de la mort de ma mère (en mai – ndlr), j’allais arrêter ma saison, et arrêter ma carrière. Passer à autre chose, car ma santé mentale était affectée. Je suis reconnaissant envers mon équipe, qui m’a dit d’avancer au jour le jour. Elle m’a poussé à m’en sortir.

C’est votre mère qui vous a poussé vers l’athlétisme ?

Elle a été là depuis le début. C’est la personne qui m’a encouragé à faire de l’athlétisme parce que moi je voulais faire du football. Elle a dû me pousser, elle m’a encouragé, aidé tous les jours à passer les moments difficiles. Elle m’a montré le chemin, m’a fait prendre conscience de ce que je pouvais faire.

Et maintenant ? Vous avez seulement 21 ans, vous pouvez régner sur l’athlétisme !

L’Afrique peut régner sur l’athlétisme. Je ne veux pas régner seul, je veux que l’Afrique règne. Moi on m’a sous-estimé de très nombreuses fois, je n’étais pas toujours sur les listes des potentiels vainqueurs… Donc ce soir, il s’agissait de remettre les choses en place, et changer le regard.