Fil d'Ariane
Ses rares apparitions n'ont pas de quoi rassurer ceux qui doutent de l'état de santé du président Abdelaziz Bouteflika, 81 ans, dont vingt années, à la tête de l'Algérie.
Depuis le mois d'avril, le Front de libération nationale (FLN), parti du pouvoir, lui demande de rempiler pour l'élection présdentielle de 2019. C'en est trop pour les quatorze personnalités algériennes qui signent une lettre ouverte au président Bouteflika avec un message : "renoncer à un cinquième mandat".
Mais le pouvoir algérien reste sourd.
"Le pouvoir en place n'a pas rechigné suite à cet appel. Les préparations pour l'annonce d'une candidature du président Bouteflika se poursuivent. Des partis politiques des organisations syndicales et même religieuses appellent le président à continuer sa mission à la tête de l'État, et le président multiplie les sorties dans la capitale pour inaugurer des projets. Une première depuis cinq ans. Selon le parti du Premier ministre, cet appel des 14 est un acte anti-démocratique" , explique Sofiane Djilali, président du parti Jil Jadid et signataire de la lettre.
Quatorze personnalités politiques et intellectuelles, tous font appel à la sagesse du président algérien. Ils ne jugent pas son bilan, se montrent respectueux mais le mettent en garde contre des "forces malsaines", disent-ils, qui le pousseraient à commettre une "erreur dramatique".
Seddik Chiheb, porte-parole du parti Rassemblement national démocratique (RND), proche du pouvoir, est sceptique : "Même si le président Bouteflika et son entourage ne se sont pas encore exprimés quant à cet éventuel cinquième mandat, tout porte à croire que le président veut bel et bien se représenter. Les partis du pouvoir qui commencent à lui faire la promotion, idem pour les médias publics, qui vantent les mérites de son bilan."
Le scénario de la présidentielle algérienne est écrit d'avance, mais à moins d'un an du scrutin, l'acteur principal - Abdelaziz Bouteflika- n'a pas encore dit un mot, ni répondu à une lettre.