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Liberia : le gouvernement en guerre contre le piratage de l'électricité

Le président Georges Weah a fait de la relance du secteur de l'électricité l'une des priorités de son mandat face à un réseau et des infrastructures largement endommagés par des années de guerre. Mais faute d'avoir vraiment le choix, la population continue à voler l'électricité.

Confronté à des difficultés économiques depuis son accession au pouvoir en janvier, le président libérien, George Weah a demandé de la patience : "Il nous faut au moins deux millions de dollars pour acheter des transformateurs afin de répondre à l'attente de la population. Bloquer les voies, n'est pas la solution", a déclaré jeudi à la radio l'ancienne star du football. 

Les agents de la Société libérienne d'électricité font ce qu'ils peuvent pour débrancher, une à une, les connexions illégales. Pour l'entreprise la perte est colosalle : + de 60% de sa production. Mais pour les habitants de Morovia, c'est un vrai coup dur : "Je n'ai pas d'électricité. Je dois compter sur mon groupe électrogène, mais je ne peux pas me permettre de tout brancher dessus. Je demande au personnel de la société libérienne d'électricité de nous venir en aide. S'ils pouvaient nous ravitailler en électricité, nous pourrions alors empêcher les gens de tripoter les lignes électriques," explique l'entrepreneure, Helen Kpokolo.

Vous avez l'argent pour payer, mais à chaque fois que vous allez les voir, ils répètent qu'il n'y a pas de compteur.
Helen Kpokolo



Chaîne d'approvisionnement désuette, coupures fréquentes : les clients de l'entreprise publique déplorent la gestion et l'état du parc électrique au Liberia :
"Je ne peux pas dormir dans le noir. Les gens agissent comme ça, parce qu'ils sont incapables d'élaborer des projets. Ils doivent proposer des stratégies permettant aux libériens de se procurer facilement de l'électricité. Vous avez l'argent pour payer, mais chaque fois que vous allez les voir, ils répètent qu'il n'y a pas de compteur, il n'y a pas de compteur, il n'y a pas de compteur," raconte l'entrepreneur Christopher Wallas.

Sabotage économique

Pour l'heure, le Liberia a la capacité de connecter 12 % de sa population. Bien loin de pouvoir répondre à la demande globale de courant. Pourtant, de son côté, le PDG de l'entreprise publique, John Ashley, met l'accent sur la répression : "Nous sommes en pourparlers avec le ministère de la Justice et nous espérons étendre ces discussions de façon à pouvoir considérer le vol d'électricité non pas comme un simple délit, mais une félonie, et peut-être de le qualifier de sabotage économique, car c'est ce qui se passe." Pour la société libérienne d'électricité, les connexions illicites représenteraient une perte de près de 35 millions de dollars.