Les autorités libyenne craignent un "effondrement total" du système de santé en Libye, où le chaos pousse les étrangers à fuir, en particulier les Philippins qui représentent près de 60% du personnel médical du pays.
Tripoli s'inquiète tout particulièrement du départ de 3.000 soignants et médecins philippins, mais aussi des employés indiens, qui représentent 20% du personnel médical.
Les hôpitaux sont déjà débordés par l'afflux des victimes des combats entre milices rivales qui font rage depuis deux semaines.
Le 20 juillet, Manille a appelé ses ressortissants (estimés à 13.000) à quitter la Libye, après la découverte du corps décapité d'un travailleur philippin à Benghazi.
Seuls 700 Philippins avait alors quitté le pays, refusant d'abandonner leur poste malgré les risques.
Mais jeudi, Manille a indiqué qu'elle affréterait des ferries pour évacuer ses ressortissants, au lendemain de l'enlèvement et du viol d'une infirmière philippine à Tripoli.
Des centaines d'infirmières philippines travaillant au Centre médical de Tripoli, le plus grand hôpital de la capitale, ont abandonné leur poste mercredi pour protester contre l'agression de leur collègue, provoquant l'anarchie dans l'hôpital.
"Les hôpitaux risquent d'être paralysés" en cas de départ massif du personnel philippin, a prévenu le porte-parole du ministère de la Santé, Ammar Mohamed.