Fil d'Ariane
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Le but de ce programme est ainsi d’éviter que ces réfugiés poursuivent leur périlleux périple par des voies illégales dangereuses. « Pour que ces personnes ne risquent pas leur vie une nouvelle fois pour venir en Europe », souligne Céline Schmitt.
Le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés a lancé, le 28 août, un appel aux Etats pouvant les accueillir en leur demandant « 40 000 places de réinstallation supplémentaires pour les réfugiés présents dans 15 pays prioritaires situés le long de la route de la Méditerranée centrale », rappelle la porte-parole du HCR à Paris.
Pour l’instant, un pays a répondu présent pour venir en aide et accueillir ces réfugiés qui se trouvent au Tchad et au Niger : la France.
L'Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) s’est rendue dans ces deux autres pays frontaliers de la Libye, des territoires de transit pour les migrants africains qui souhaitent rejoindre l’Europe. C’est cet organisme, l'Ofpra, qui octroie le statut de réfugié pour la France. En octobre dernier, son directeur général Pascal Brice s’est ainsi rendu au Tchad et la semaine dernière au Niger pour y mener des entretiens avec les réfugiés qui pourront être accueillis par la France.
Une mission qui répond à l’appel du HCR mais aussi à la proposition faite par le président français Emmanuel Macron lors de son discours d’Orléans le 27 juillet dernier. Il proposait un « corridor humanitaire » avec l’Afrique pour permettre aux migrants d’emprunter une voie légale de migration afin qu’ils renoncent à traverser la Méditerranée au péril de leur vie.
Ce sont des gens qui étaient déjà en Libye dans des situations absolument terribles.
Pascal Brice, directeur général de l'Ofpra.
Cette fois, à Niamey, l’Ofpra a pu rencontrer en plus des quarante-sept réfugiés repérés par le HCR, les vingt-cinq personnes que l’agence onusienne était parvenue à extraire de Libye. « Ce sont les premiers que le HCR a pu sortir et nous étions là pour les entendre de manière à ce que dans un délai rapide ils puissent arriver en France. Ce sont des gens qui étaient déjà en Libye dans des situations absolument terribles et dont le HCR pense qu’elles relèvent du droit d’asile, nous explique Pascal Brice de l’Ofpra. Elles ont connu toutes les horreurs dont la Libye est aujourd’hui le théâtre. »
La France a accepté d’accueillir 3000 personnes d’ici à la fin 2019, recueillies au Tchad et au Niger. « Mon souhait, aujourd’hui, après que nous ayons fait, les premiers, cette opération de protection, c’est que d’autres pays se joignent à nous pour que plus de 3000 personnes puissent être réinstallées hors du continent », espère Pascal Brice, de l’Ofpra. Une position appuyée par le président français Emmanuel Macron.
Une mission @Ofpra / @Le_HCR vient de se rendre au Niger après le Tchad pour protéger les réfugiés y compris ceux évacués de Libye. J’appelle nos partenaires à rejoindre la France dans cette mobilisation pour éviter les horribles exactions subies sur les routes migratoires.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) November 20, 2017
Le même appel est lancé par le HCR. « Pour l’instant, le seul pays qui a fait des offres chiffrées, c’est la France, rappelle Céline Schmitt du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés. On espère que d’autres Etats vont suivre et proposer des places. C’est essentiel, il nous faut ces garanties de réinstallation pour pouvoir continuer nos opérations humanitaires. »
Entre 2016 et 2017, le HCR a pu libérer 1600 personnes des centres de détention libyens à qui l’agence onusienne apporte ensuite une aide humanitaire.
Si l’action de la France est une première qui en appellera peut-être d’autres, il est vrai que le chiffre de 3 000 personnes accueillies sur deux ans reste faible alors que le HCR en demande déjà 40 000.
Selon les derniers chiffres de l'Organisation international des migrations (OIM), « 157 020 migrants et réfugiés sont arrivés en Europe par la mer en 2017. A la même date l’année dernière, ils étaient 341 215 à travers la région. »
Difficile de croire ces démarches d'accueil pourront en dissuader beaucoup de ne pas poursuivre leur périple jusqu’en Europe en bateau. En dépit des risques. Cette année, près de 3 000 personnes seraient mortes en mer, selon l'Organisation mondiale pour les migrations.
En attendant que d'autres solutions soient trouvées, la séquestration, l'exploitation des migrants africains dénoncées dans le reportage de CNN alarme l'opinion internationale, notamment en Afrique.
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Des manifestations ont eu lieu ce week-end et d'autres étaient prévues, ce lundi 20 novembre 2017, notamment au Mali devant l’ambassade de Libye pour protester contre ce trafic d'êtres humains. A voir, le reportage de TV5MONDE :