Fil d'Ariane
La présence militaire turque en Libye constitue "une force de stabilité", a déclaré samedi 13 novembre le porte-parole de la présidence turque, Ibrahim Kalin, au lendemain de la demande du président français Emmanuel Macron à l'encontre de la Turquie et de la Russie de retirer leurs "mercenaires et forces militaires".
"Parfois nos alliés évoquent cette question comme si la présence turque était le principal problème en Libye. Ce n'est pas le cas. (...) Nous sommes là comme force de stabilité et pour aider le peuple libyen", a affirmé le porte-parole turc. "Nos militaires sont là-bas dans le cadre d'un accord avec le gouvernement libyen. Ils ne peuvent donc pas être mis sur le même plan que des mercenaires qui sont emmenés d'autres pays", a-t-il continué.
Le porte-parole de la présidence turque a aussi questionné "les efforts" des pays occidentaux pour le retrait de la société paramilitaire russe Wagner de la Libye.
"Il y a la présence de Wagner, les mercenaires russes là-bas. Je ne sais pas ce que font nos amis et alliés en Europe à ce sujet. En parlent-ils vraiment à la Russie ou font-ils vraiment un effort sérieux et concerté pour faire sortir Wagner de Libye ?", a-t-il demandé.
La conférence internationale sur la Libye à Paris a endossé vendredi "le plan libyen de départ des forces et mercenaires étrangers". Plusieurs milliers de mercenaires russes - du groupe privé Wagner -, syriens pro-turcs, tchadiens et soudanais sont encore présents en Libye, selon l'Elysée, le palais de la présidence française.
La paix, la démocratie, la stabilité. Voilà ce que demande le peuple libyen. C’est le sens de notre action internationale en Libye. Aujourd’hui, j’ai réuni à Paris les acteurs engagés dans cette voie. pic.twitter.com/PZxRkWEqbt
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) November 12, 2021
Mais la Turquie se montre peu pressée d'engager un retrait de ses forces. Le Kremlin dément, lui, tout envoi de militaires ou mercenaires en Libye ainsi que tout lien avec le groupe Wagner.
"Un premier pas a été fait en effet avec l'annonce hier (...) du retrait de 300 mercenaires" au service du camp de l'homme fort de l'Est libyen Khalifa Haftar, a souligné Emmanuel Macron, lors d'une conférence de presse.
"Mais ce n'est qu'un début: la Turquie, la Russie doivent aussi retirer sans délai leurs mercenaires et leurs forces militaires, dont la présence menace la stabilité et la sécurité du pays et de toute la région", a-t-il ajouté.
"Il y a un certain nombre de réticences côté turc. C’est une bonne chose qu’on puisse voir un premier retrait, ca va servir d’exemple. Les choses ont démarré", a renchéri la chancelière allemande Angela Merkel lors de cette conférence de presse tenue à Paris.