En Libye, le groupe "Etat islamique" a revendiqué l'attaque d'un hôtel à Tripoli mardi 27 janvier. Les assaillants ont tué une dizaine de personnes.
Le groupe "
Etat islamique" a tué de neuf à dix personnes à Tripoli, en plein chaos libyen. Ce mardi 27 janvier dans la matinée, une voiture piégée explose devant le Corinthia, un hôtel cinq étoiles du quartier des affaires de la capitale libyenne. Deux jeunes hommes armés pénètrent alors dans le bâtiment et abattent neuf victimes. En milieu d’après-midi, alors qu’ils ont été pris en chasse jusqu’au 24
e étage de l’immeuble, ils font exploser leurs ceintures. Une autre personne, "
prise en otage", serait également décédée à ce moment-là.
L’attaque a été revendiquée sur Twitter par la branche libyenne du groupe "Etat islamique" (EI). Ses deux auteurs seraient tunisien et soudanais. Il s’agit de la troisième attaque en un mois du groupe djihadiste à Tripoli. Ainsi, des voitures ont explosé ces dernières semaines devant les ambassades désaffectées des Emirats arabes unis et d’Egypte, et devant celle d’Algérie, à chaque fois sans faire de victime. Cette branche libyenne de l’EI a été lancée il y a deux mois à peine, en novembre. Début janvier, elle a notamment revendiqué l’assassinat de deux journalistes tunisiens.
Un chef de gouvernement dans l'hôtel
Parmi les victimes de l'attaque de l'hôtel Corinthia, cinq sont de nationalité étrangère, selon le porte-parole des opérations de sécurité à Tripoli, Isaam-Al-Naass : "
un Américain, un Français, deux femmes de nationalité philippine et un Sud-Coréen". Le Français était pilote pour une compagnie de sous-traitance. Le Coréen était son assistant et les deux femmes, hôtesses de l’air.
Mais ce ne sont pas ces personnes-là qui étaient recherchées par les assaillants, selon le gouvernement parallèle installé à Tripoli, proche de la coalition de milices Fajr Libya (
depuis août, la Libye a deux gouvernements parallèles). La cible était Omar al-Hassi, le chef du gouvernement, qui se trouvait dans le bâtiment lors de l’assaut. Il a été évacué sain et sauf, selon Isaam-Al-Naass.
Le gouvernement reconnu par la communauté internationale, qui siège maintenant à l’Est du pays, à Al-Baida, a quant à lui déclaré dans un communiqué que "
les milices qui régnaient à Tripoli étaient responsables de l’état d’anarchie et de l’absence de sécurité".
Les quinze pays membres du conseil de sécurité de l’ONU ont dénoncé une attaque "
abominable". D’autres représentants étrangers, comme le ministère français des Affaires étrangères ou la représentante de la diplomatie européenne ont condamné cette attaque.
Ce 28 janvier, lendemain de l'assaut, le groupe international de contact de l'Union africaine pour la Libye s’est réuni à Addis-Abeba pour chercher une solution à la situation du pays.
L’option militaire n’a pas été retenue. Une solution politique devrait être privilégiée. Les représentants des deux gouvernements se rencontraient à Genève sous l'égide des Nations unies pour trouver un compromis, le jour-même de l’attaque meurtrière.