Libye : qui est Mahmoud Hamza, commandant de la Brigade 444, groupe au centre des combats à Tripoli ?

Le chef d'un des groupes armés les plus influents de l'ouest de la Libye, dont l'arrestation par un groupe rival avait déclenché de violents combats ayant fait 55 morts, a été relâché. Retour sur le parcours du colonel Mahmoud Hamza.

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Mahmoud Hamza

Mahmoud Hamza dirige l'une des principales milices de Tripoli, la "Birgade 444"

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Le colonel Mahmoud Hamza, commandant de la Brigade 444 a été relâché dans la nuit de mercredi 16 à jeudi 17 août et a regagné son QG au sud de Tripoli. C'est ce qu'a indiqué à l'AFP une source officielle à l'état-major des armées de l'ouest libyen.

"Il a été libéré en vertu d'un accord de cessez-le-feu parrainé par le gouvernement" qui prévoit également le "retrait des combattants des lignes de front et le déploiement d'une force neutre pour s'interposer entre les adversaires". L'objectif est également d'évaluer les dégâts en vue d'indemniser les citoyens affectés, selon cette même source.

Dans la nuit de mercredi à jeudi, des vidéos non authentifiées ont circulé sur les réseaux sociaux, montrant le colonel Hamza en uniforme militaire dans son quartier général dans la caserne Tekbali, au sud de Tripoli, entouré de ses hommes qui manifestent leur joie.


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Des combats impliquant des armes lourdes telles que des lance-roquettes et des mitrailleuses avaient éclaté après l'arrestation, sans explications lundi, de ce colonel par la Force al-Radaa (dissuasion).

Les deux groupes armés figurent parmi les plus puissants et influents de Tripoli, où siège l'un des deux gouvernements qui se disputent le pouvoir en Libye, pays riche en pétrole mais plongé dans un chaos sécuritaire depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011.

Dans les pires affrontements dans la capitale en un an, 55 personnes ont été tuées et 146 autres blessés, principalement des combattants.

Après l'accord conclu tard mardi entre le gouvernement basé à Tripoli et dirigé par Abdelhamid Dbeibah et un "conseil social" formé de notables et de personnalités influentes de Soug el-Joumaa, le fief de la Force al-Radaa au sud-est de Tripoli, le calme est revenu dans la capitale, au grand soulagement de ses habitants éprouvés par les affrontements à répétition.

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"La situation (est) stable, des patrouilles de la police ont été déployées" dans les secteurs qui ont connu des combats, permettant la circulation des personnes, a indiqué la source militaire.

Une arrestation surprenante

L'arrestation de Mahmoud Hamza était surprenante. L'homme était un proche de Abdulhamid Dbeibah, Premier ministre par intérim du gouvernement d'unité nationale (GNU).

Mahmoud Hamza a commencé son aventure militaire dans la force "de dissuasion" du gouvernement d'union nationale. Il a ensuite crée sa propre force le bataillon "20-20". Celui est basé à Maitika au nord du territoire libyen près de Tripoli. Cette localité abrite un aéroport où se sont installées des forces turques.

Il transforme ce bataillon en « Brigade 444 ». Cette force rejoint alors l'état major du gouvernement d'union nationale. La "Brigade 444" devient l'une des groupes armés les plus influents à Tripoli. Cette force est censé ramener le calme dans la capitale libyenne.

Un homme présenté comme un médiateur

Cette force contrôle de vastes zones stratégiques dans l’ouest de la Libye et sécurise de grandes parties de la capitale et des villes de Tarhuna et Bani Walid. Face aux forces du maréchal Haftar, elle est un des atouts du gouvernement de Tripoli reconnu par l'ONU.

Les affrontements entre milices et groupes armés sont réguliers dans la capitale de Tripoli. Et Mahmoud Hamza était perçu comme un médiateur entre les différentes milices. Il joue ainsi un rôle majeur dans l’arrêt des violents affrontements armés. L’ancien Premier ministre, nommé par le Parlement, Fathi Bashagha, lance ses forces contre Tripoli pour reprendre le pouvoir. 

Tous ces affrontements armés entre forces rivales mettent en avant l'instabilité sécuritaire de la capitale, Tripoli. Le gouvernement reconnu par l'ONU n'arrive pas à imposer son pouvoir dans la capitale.