"Dans l'envers du décor, il y a une lutte à mort" Ce
marché juteux de la sécurité en Libye a attiré, avant même la mort du dictateur, une foule de société militaires privées, y compris françaises. C'est le cas de la société Secopex dont le vice-président, Pierre Marziali, avait été assassiné dans des circonstances encore troubles, à Benghazi en mai 2011. L'homme était sur place pour offrir ses services à des entreprises privées, ou proposer des formations aux miliciens du Conseil national de la résistance. L'entreprise n'était pas la seule a avoir flairé le filon sécuritaire libyen, en octobre 2011,
un journaliste de Rue89 avait rencontré des agents de ces sociétés militaires privées venus, sans langue de bois, "bouffer à tous les râteliers et décrocher le maximum de contrats". Pascal Le Pautremat dénonce à cet égard le "cynisme" des organes diplomatiques occidentaux, "derrière une apparente cohésion internationale pour soit-disant relever l'état du pays, on s'aperçoit qu'il y a une lutte effrénée, une concurrence déloyale entre les partenaires, parce que chacun veut remporter le maximum de contrats. On est donc leurs alliés mais jusqu'à une certaine limite... Et en l’occurrence pour tout ce qui concerne la formation, l'entrainement, l'équipement de la nouvelle armée libyenne, c'est la foire d'empoigne, via ces sociétés militaires privées". Pascal Le Pautremat cite l'exemple de Pierre Marziali, mais aussi celui de Hugues de Samie, retrouvé mort dans sa chambre d'hôtel dans d'obscures circonstances. "Assassiné à Tripoli, Hugues de Samie victime d'un contrat?" interrogeait ainsi
Le Point en janvier 2012. "On voit très bien que dans l'envers du décor, il y a une lutte à mort", conclut Pascal Le Pautremat.