Fil d'Ariane
Rendez-vous à l'Elysée pour une mission impossible: sortir la Libye du chaos.
Le casting réunit les quatre principaux protagonistes libyens.
L'homme fort de l'est du pays, le maréchal Khalifa Haftar, le chef de l'Armée nationale autoproclamée, et le Premier ministre du gouvernement d'union nationale Fayez Al-Sarraj.
Deux rivaux sur le terrain, auxquelles s'ajoutent deux institutions parlementaires, le Haut Conseil d'Etat de Tripoli et la Chambre des représentants de Tobrouk.
Tous viennent s'engager sur une feuille de route avec pour horizon des élections présidentielle et législatives le 10 décembre prochain.
Le président français, Emmanuel Macron, se félicite : "C'est la première fois que sous ce format-là, l'ensemble de ces dirigeants - dont certains ne se reconnaissent pas mutuellement - se sont réunis, ont accepté de travailler ensemble et ont ensemble approuvé une déclaration commune."
Déclaration commune, mais pas de signature entre ces quatre acteurs libyens... Juste un accord verbal en présence d'une vingtaine de pays, dont des voisins africains, et plusieurs organisations internationales.
Les quatre s’engagent à "accepter les résultats des élections et à veiller à ce qu’un financement approprié et que des dispositions solides en matière de sécurité soient mises en place. Ceux qui enfreindront ou entraveront le processus électoral auront à en rendre compte" , selon cette déclaration.
Etape cruciale d'ici le 16 septembre : le vote de deux lois électorales et si possible d'une Constitution.
Un pari plus que difficile, dans un pays morcelé par de puissantes milices armées et des groupes terroristes djihadistes. Mais la Libye est aussi attendue sur un tout autre défi.
Le Premier ministre du gouvernement d'union nationale, Fayez al-Sarraj explique : "Malheureusement, le problème c'est le nombre de migrants sur le sol libyen. Aujourd'hui, on peut parler de centaines de milliers de migrants. Nous avons besoin d'un effort colossal au niveau africain, au niveau européen et au niveau international, pour apporter une réponse à cette question qui pose de graves problèmes à la Libye, à la région et à la communauté internationale. "
D'impulsion française, la rencontre de l'Elysée se dit historique, mais c'est aux Libyens de réaliser l'impossible, sept ans après la chute de Mouammar Kadhafi.