L'UE appelle le Burkina Faso "à faire toute la lumière" sur un "massacre"

L'Union européenne appelle le régime militaire au pouvoir au Burkina Faso à "faire toute la lumière" sur un "massacre" de civils. Ce massacre aurait fait une centaine de morts, plus tôt dans la semaine. 

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Burkina Faso : Traoré
Le chef du coup d'État du Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, participe à une cérémonie à Ouagadougou, le 15 octobre 2022. 
AP Photo/Kilaye Bationo.
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"Près d'une centaine de civils, dont des femmes et des enfants, auraient été tués lors d'un massacre dans le village de Zaongo, dans la région du Centre-Nord du Burkina Faso", selon un communiqué de l'UE, qui appelle "à faire toute la lumière sur les circonstances de cette tuerie afin d'en déterminer les responsabilités". 

La responsable des Affaires africaines au département d'État américain, Molly Phee, déclare pour sa part sur X (ex-Twitter), qu'elle est "choquée et attristée" par la nouvelle du massacre. "Le gouvernement américain condamne cette attaque dans les termes les plus forts", déclare-t-elle, appelant également les autorités burkinabè à enquêter. Ces dernières n'ont pour l'instant pas réagi officiellement. 

Une enquête ouverte

"Une enquête a été ouverte pour faire la lumière sur le massacre. Une communication suivra en temps opportun", affirme une source sécuritaire burkinabè.  Selon le magazine Jeune Afrique, le massacre a été perpétré par des hommes non identifiés le 6 novembre 2023.

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Plusieurs publications sur les réseaux sociaux ont montré ces derniers jours des photos de cadavres de femmes et d'enfants, présentés comme des habitants de Zaongo. "Il est difficile d'avancer des chiffres car les corps ont été inhumés sans véritable constat", déclare un ressortissant de la zone au sujet de cette tuerie. 

"Le massacre a eu lieu deux jours après des combats entre des forces de sécurité et des terroristes. Zaongo était l'un des rares villages de la zone à n'avoir pas encore été vidé par les terroristes. Certains soupçonnaient les habitants de collaborer avec eux", précise cette source.

Spirale de violences

Le Burkina Faso est pris depuis 2015 dans une spirale de violences attribuées à des groupes djihadistes affiliés à Al-Qaïda et au groupe État islamique (EI), qui ont fait plus de 17 000 morts civils et militaires. De nombreuses localités, ciblées par les violences ont été désertées, faisant plus de deux millions de déplacés internes. 

Une enquête a été ouverte au Burkina Faso au mois d'avril, après un autre massacre de 136 personnes - dont 50 femmes et 21 enfants - perpétré le 20 avril, par des hommes en uniformes militaires, à Karma, dans le nord du pays. Le président de la transition, le capitaine Ibrahim Traoré, avait alors appelé à éviter des "conclusions hâtives" et à ne pas accuser immédiatement l'armée d'être responsable de cette tuerie.

Le capitaine Traoré, arrivé au pouvoir par un coup d'État en septembre 2022, affirme faire de la lutte antidjihadiste sa priorité. Il a signé en avril un décret de "mobilisation générale" d'une durée d'un an, permettant si besoin la réquisition des "jeunes de 18 ans et plus" pour lutter contre les djihadistes. 

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Plusieurs organisations de la société civile au Burkina Faso se sont récemment indignées de "réquisitions" de personnes critiques du pouvoir. Selon Human Rights Watch, “une douzaine de dissidents” sont concernés par ces réquisitions. Le 6 novembre, le capitaine Traoré avait affirmé que les "libertés individuelles ne priment pas sur celles de la Nation".