L'Union africaine met fin au role d'observateur d'Israel

L’Union africaine a retiré son statut d’observateur à Israël lors du dernier sommet de l'organisation panafricaine. L'État d'Israël avait le statut d'observateur de l'Union africaine depuis trois ans.

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Assemblée générale de l'Union africaine

Images de l'Assemblée générale de l'Union africaine le 17 février 2024 lors de l'ouverture du 37ème sommet de l'organisation panafricaine.

AP
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C'était un incident diplomatique rare dans les rangs  de l'Union africaine. Lors du précédent sommet de l'Union africaine en février 2023 une déléguée israélienne avait été expulsée de l'Assemblée générale de l'Union africaine. L'Algérie et l'Afrique du sud s'opposaient à la présence d'une diplomate de l’État d'Israël en tant que membre observateur au sein de l'Union africaine.

En 2021, le président de la Commission de l'Union africaine, le Tchadien Moussa Faki Mahamat, avait décidé d'accréditer Israël et depuis l'organisation n'a cessé de repousser l'éventualité d'un vote à ce sujet qui, selon des analystes, aurait pu provoquer une scission sans précédent en 20 ans d'existence.

Lire : quelles sont les raisons du rapprochement entre Israël et la RDC ?

La guerre dans la bande de Gaza a mis donc fin au débat. Le 17 février le porte-parole de l'Union africaine Ebba Kalondo a précisé que "Israël n'était pas invité à ce nouveau sommet", mettant de fait fin à l'accréditation dont jouissait Tel-Aviv comme observateur.

Lors du discours d'ouverture du sommet de l'Union africaine l'homme qui a eu des mots durs contre l'intervention militaire de l'armée israélienne n'est autre Moussa Faki Mahamat, le président de la Commission de l'Union africaine qui avait donné le statut d'observateur à Tel-Aviv. L'armée israélienne a "humilié dans sa dignité et spolié de tous ses droits" les Palestiniens à Gaza.

Dans la foulée du sommet l'Union africaine a invité à son assemblée générale le Premier ministre sortant de l'Autorité palestinienne, Mohammad Shtayyeh ( qui a démissionné le 26 février). Le président brésilien Lula, qui accuse l'armée israélienne de génocide à Gaza, a été également invité par l'Union africaine.

Le président sortant de l'Union africaine, le président comorien Azali Assoumani avait quant à lui remercié l'Afrique du Sud d'avoir initié une procédure contre Israel devant la Cour de justice internationale pour rupture de la Convention sur le génocide.

Est-ce-que la fin du rôle d'observateur de Tel-Aviv va mettre fin à l'influence de la diplomatie israélienne ? Difficile de se prononcer. Le Premier ministre israélien ces dernières années a multiplié les partenariats économiques et sécuritaires avec des Etats du continent. Le Maroc et le Soudan ont signé les accords d'Abraham, reconnaissant l'Etat d'Israel. Le président de la RDC Félix Tshisekedi a même promis de déplacer l'ambassade congolaise de Tel-Avic à Jérusalem.