L'Union africaine préconise le dialogue interne pour une sortie de crise en Libye

Une neuvième réunion du Comité de l'Union africaine pour la Libye, présidé par le chef de l’État congolais, Denis Sassou Nguesso, s'est déroulée, à Brazaville, en prélude à la conférence de réconciliation inter-libyenne prévue dans le pays le 28 avril à Syrte. 

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Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l'Union africaine (UA)

Pour Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l'UA, la crise libyenne a nourri « le terrorisme au Sahel » et ses conséquences en matière « de destructions politiques et d’instabilité » - AP - Jacquelyn Martin

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Brazzaville, la capitale congolaise, accueillait lundi une réunion du Comité de haut niveau de l'Union africaine (UA) sur la Libye, censée baliser la voie du retour à la paix dans ce pays nord-africain en proie à une guerre civile depuis 2011.

Cette rencontre, la neuvième depuis la création du comité de l'UA, est organisée en préparation de la conférence de réconciliation inter-libyenne prévue le 28 avril à Syrte, verrou stratégique entre l'est et l'ouest de la Libye.

Aucune initiative ne sera plus forte que celle qui viendra du cœur et de la raison des frères libyens eux-mêmes. Le temps de la guerre est inexorablement révolu
Denis Sassou Nguesso, président de la République démocratique du Congo

"En vue de résoudre cette crise, nous avons toujours privilégié le dialogue inclusif inter-libyen, comme levier de réconciliation et préalable au processus électoral", a déclaré à l'ouverture de la réunion le président congolais Denis Sassou Nguesso président du Comité.

"Aucune initiative ne sera plus forte que celle qui viendra du cœur et de la raison des frères libyens eux-mêmes. Le temps de la guerre est inexorablement révolu", a-t-il défendu, qualifiant la guerre en Libye de "tragédie".

Une crise libyenne qui dure

Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l'UA, a également souligné que "la crise libyenne a trop duré et coûté trop cher à son peuple". Elle a selon lui nourri "le terrorisme au Sahel" et ses conséquences "en termes de destructions politiques et d'instabilité".

À propos de la prochaine conférence de réconciliation, Moussa Faki Mahamat estime que son "succès restera tributaire de la volonté des Libyens eux-mêmes". "Nous ne serons que le soutien de ce qu'ils vont décider en toute liberté et en toute souveraineté", a-t-il dit.
 

Outre Denis Sassou Nguesso et Moussa Faki Mahamat, participent notamment à la réunion le président en exercice de l'UA, le Comorien Azali Assoumani, le représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU en Libye Abdoulaye Bathily et le président du Conseil d'Etat libyen Mohammed el-Menfi.

Depuis la chute du dirigeant Mouammar Kadhafi, tué lors d'une révolte populaire en 2011, la Libye, minée par les violences fratricides et les divisions, est gouvernée par deux exécutifs rivaux : l'un à Tripoli (Ouest), dirigé par Abdelhamid Dbeibah et reconnu par l'ONU, l'autre dans l'Est, incarné par le Parlement et affilié au camp du maréchal Haftar, dont le fief est à Benghazi.