Madagascar : le président refuse de démissionner

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©TV5Monde/Gaëlle Borgia
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Le président de Madagascar, Hery Rajaonarimampianina, exclut de donner raison à l'opposition. Pas question de démissionner comme le réclament des milliers de personnes qui manifestent dans les rues d'Antananarivo depuis plus d'une semaine. A l'origine de cette fronde : un code électoral accusé de favoriser le régime. Un nouveau rassemblement massif est annoncé pour ce lundi 30 avril.

 
Depuis plus d'une semaine, la place du 13 mai a retrouvé sa jeunesse. Si celle de 1972 se battait pour démocratiser l'enseignement et la fin de l'hégémonie francophone, celle de 2018 se bat pour survivre.

Ces Malgaches, étudiants ou jeunes actifs qui manifestent sur le parvis de l'Hôtel de ville, subissent depuis plus d'une décennie, la pauvreté et l'insécurité. Conséquences de la mauvaise gouvernance et de la corruption entretenues sous le mandat de l'actuel président :
 
Nous ne voulons plus de Hery l'arnaqueur et de sa clique. On souffre de la faim, on n'a pas besoin de lui, on n'a pas besoin de corruption. Sans argent tu ne peux rien obtenir.
Manifestante malgache
Cette colère crue qui éclate aujourd'hui, Franck, vingt-six ans, la sent monter en lui depuis plusieurs années déjà, et tandis que la manifestation se termine, il nous incite à le comprendre en nous guidant dans un bidonville où il vit depuis quatre ans avec ses deux filles et sa femme.
 
Nous sommes pauvres. On n'a pas de salle de bain. On n'a pas de cuisine. En général, c'est ici notre cuisine. C'est ici qu'on prépare à manger.
Franck ANDRIATSIFERANA, artisan malgache
Alors que sa femme vend du parfum dans la rue, Franck, lui, est artisan dans le quartier appelé "67 hectares". 
 

On arrive à peine à trouver 5000 ariary alors que 5000 ariary c'est rien. Si on achète du riz, c'est deux gobelets et c'est déjà beaucoup. Et si on veut manger de la viande, c'est une dépense lourde. Si t'as envie d'acheter quelque chose, tu ne peux pas car tu n'as vraiment rien dans les poches.

Franck ANDRIATSIFERANA, artisan

Alors Franck veut s'adresser à ceux dont les poches pleines résonnent jusque dans ce bidonville :
 

La vie est très dure pour le peuple malgache et je m'adresse aux dirigeants qui regarde cette chaîne pour qu'ils en prennent conscience. C'est comment de vivre dans une grande maison, avec beaucoup d'argent? Imaginez, nous les pauvres ! Vous faîtes semblant de ne rien voir alors que vous ne seriez pas là sans le peuple.
Le peuple qui ne faiblit pas dans sa mobilisation. Avec l'appel à la grève, la manifestation de ce lundi promet d'être la plus importante depuis le début de la contestation.