Dix mois de détention préventive et 5 ans de prison avec sursis. C'est le prix payé par le défenseur de l'environnement malgache Clovis Razafimalala pour son engagement dans lutte contre le trafic de bois de rose sur la Grande Île. Invité à Paris par l'ONG Amnesty International en décembre 2017, il dénonce l'impunité des trafiquants et les menaces contre les écologistes à Madagascar. Interview.
Qui sont les trafiquants de bois de rose qui prospèrent depuis des années à Madagascar sans jamais être inquiétés ? Ce commerce illégal et juteux de bois précieux fait de ces trafiquants les personnes parmi les plus riches de Madagascar mais peut-être aussi les plus puissantes selon le militant écologiste Clovis Razafimalala.
Clovis lutte contre ce fléau qui sévit notamment chez lui autour de la Baie d'Antongil, au nord-est de Madagascar, bordée par les forêts primaires de Masoala et de Makira.
Engagé depuis 2009, Clovis Razafimalala est coordinateur de la plateforme Lampogno qui réunit des associations de défense de l'environnement de sa région mais il travaille aussi à l'échelle de tout Madagascar avec la CNPE, la Coalition nationale des Plaidoyers Environnementaux.
Pour Clovis razafimalala, les noms de certains trafiquants de bois de rose sont déjà connus. Ils ont été divulgués par l'ancien Premier ministre malgache Omer Beriziky (novembre 2011-avril 2014) dans un rapport rédigé par le Comité de Pilotage Bois précieux qu'il présidait, remis au président de la République en avril 2014. Sauf qu'aucune suite n'y a été donnée.