Madagascar : retour de l'ex-président en exil Ravalomanana

Image
Madagascar : retour de l'ex-président  en exil Ravalomanana
L'ex président Ravalomanana, à son arrivée à Antananarivo, ce 13 octobre 2014
(AFP Photo/Rijasolo)
Partager3 minutes de lecture
L'ancien président malgache Marc Ravalomanana, en exil depuis cinq ans en Afrique du Sud, est rentré lundi dans son pays. Il a été arrêté quelques heures après par une quarantaine d'éléments des forces spéciales.
Le retour de "Dada" mise à jour à 18h22 "Je suis ici devant vous pour confirmer que je suis bel est bien de retour dans mon pays", a lancé à ses partisans Marc Ravalomanana, lundi matin à son domicile d'Antananarivo. Ils sont venus en masse à l’occasion d’une conférence de presse, pour voir en chair et on os celui qu’ils appellent "Dada", ou "Papa", mais aussi pour assurer sa sécurité. Les retrouvailles ont été de courte durée : des éléments des forces spéciales de la gendarmerie ont procédé à son arrestation, a indiqué dans un flash d'information la radio privée Free FM.                   Une source proche de M. Ravalomanana qui a requis l'anonymat a confirmé à l'AFP, "une quarantaine d'éléments des forces spéciales ont forcé le portail du domicile du président en tirant sur la serrure".                   Après avoir fouillé de fond en comble le domicile, les forces de l'ordre l'ont trouvé et emmené. "Le président a été emmené, maintenu par deux éléments cagoulés", a précisé cette source.                   Auparavant, la foule massée devant la maison avait été dispersée par des gaz lacrymogène.                   Sur la place, l'AFP a constaté que l'un des portails de la villa avait été endommagé par un coup de feu. Une porte menant à la salle de sport a également été enfoncée et ses débris jonchaient le sol. "Monsieur Marc Ravalomanana n'a pas été arrêté. Il n'a pas été emprisonné. Il est mis en sécurité contre les menaces de toutes sortes" a déclaré le président malgache Hery Rajaonarimampianina, expliquant que la sécurité de l'ancien président et l'ordre public étaient en jeu. Il y a deux jours, l'ex-président  était intervenu par téléphone à l'occasion du meeting hebdomadaire de ses partisans et leur avait annoncé son retour, tout en les priant de ne pas se rassembler afin de ne pas créer de troubles. Marc Ravalomanana a été condamné trois fois sous le régime de "transition" d'Andry Rajoelina, l'ancien maire d'Antananarivo qui l'avait renversé et a dirigé la Grande Ile entre 2009 et début 2014. Il a notamment été condamné par contumace aux travaux forcés à perpétuité pour la mort d'une trentaine de partisans d'Andry Rajoelina abattus par sa garde le 7 février 2009, devant le palais présidentiel. La situation ayant changé après les élections démocratiques de décembre 2013, il avait annoncé en juillet qu'il était prêt à comparaître devant une cour malgache pour répondre des accusations portées contre lui. M. Ravalomanana, dont la question du retour au pays empoisonne la vie politique malgache depuis plusieurs années, n'a jamais reconnu la valeur juridique des condamnations prononcées à son encontre, estimant qu'elles avaient été prononcées par un "tribunal fantoche" en son absence. En janvier dernier, Hery Rajaonarimampianina a été élu à la présidence de Madagascar à l'issue d'une période de cinq ans d'instabilité politique, déclenchée par le coup d'état de 2009.