(Mise à jour 23 déc. 18 h) Le candidat du régime sortant Hery Rajaonarimampianina semblait lundi en passe de remporter la présidentielle, même si son adversaire Robinson Jean Louis continue à crier à la "fraude massive". En dépit de cette situation de blocage, l'ambiance était plus à la préparation des fêtes qu'aux affrontements politiques dans la Grande Ile lundi matin. Selon des résultats portant sur 31% des bureaux de vote publiés lundi à 16H00 (13H00 GMT) par la Commission électorale indépendante (Cenit), Hery Rajaonarimampianina recueillait 52,22% des suffrages exprimés. Ni Marc Ravalomanana, l'ex-président déchu exilé depuis plus de quatre ans en Afrique du Sud, ni Andry Rajoelina, l'homme qui l'a renversé en 2009, n'ont pu se présenter, la communauté internationale craignant des troubles mais ils s'affrontaient par candidats interposés : l'ancien ministre de la Santé Robinson Jean Louis pour l'un, et l'ancien ministre des Finances Hery Rajaonarimampianina pour l'autre. La présidentielle était jumelée avec des législatives susceptibles de déboucher sur un retour des exclus de la présidentielle. La fin, peut-être, d'un interminable feuilleton.
Bal masqué
Article mis à jour le 19 décembre 2013 Si le succès de l'élection malgache se mesurait à la durée de sa gestation, elle serait sans nul doute un modèle : près de quatre ans de rebondissements et de reports, des centaines d'heures de négociations entre les rivaux dans au moins quatre capitales, des dizaines de puissances tierces impliquées dans l'arbitrage... Résumé des épisodes précédents. Réélu en 2006 au terme d'un scrutin contesté, le président Marc Ravalomanana rencontre une hostilité croissante dans l'exercice de son second mandat. Ses adversaires – mais aussi une partie des Églises - lui reprochent en particulier une dérive autoritaire entérinée par une réforme de la constitution. Parmi ceux-ci se détache le jeune maire de la capitale Andry Rajoelina qui multiplie les actions de harcèlement. Au départ pacifiques, celles-ci tournent à l'émeute début 2009.
Le 7 février, une manifestation désarmée insurrectionnelle est réprimée dans le sang. La garde présidentielle ouvre le feu tuant 22 personnes au moins et en blessant plus de 200. Un mois et d'autres incidents plus tard, Rajoelina se réfugie à l'ambassade de France mais le16 mars dans la soirée, une partie de l'armée mutinée prend le Palais présidentiel. Coup d’État militaire Ravalomanana démissionne le lendemain. L'armée « transmet le pouvoir » à Andry Rajoelina qui devient Président d'une « Haute autorité de Transition » (H.A.T.), en pratique, le chef internationalement condamné – malgré une discrète compréhension de certains pays dont la France - d'un État réduit à peu de choses.
Des « assises nationales » promettent une élection présidentielle pour les mois suivants mais ses éventuels protagonistes ne parviennent pas à s'accorder sur la règle du jeu, chacun disposant d'arguments contre les autres. Rajoelina est alors selon la constitution trop jeune pour être éligible. Ravalomanana compte encore de nombreux partisans actifs qui entretiennent une agitation sporadique mais, exilé en Afrique australe, il ne peut revenir sauf à répondre des crimes du 7 février 2009 qui lui sont imputés. Une troisième « mouvance » se réveille, fidèle au prédécesseur de Ravalomanana chassé en 2002 après vingt année de règne intermittent, Didier Ratsiraka, mais ce dernier, exilé en France et également visé par diverses accusations judiciaires ne peut non plus se présenter. Moins virulente, une quatrième mouvance surgit un peu de nulle part, nostalgique d'un autre ancien président des années 90 relégué au second plan, Albert Zafy. Durant près de quatre ans, l'élection présidentielle est régulièrement reportée tandis que les quatre « mouvances », au Mozambique, en Éthiopie ou en Afrique du Sud, se livrent à d'interminables tractations sous pressions internationales (Union Africaine, Union européenne, France, États-Unis, Communauté de développement d'Afrique australe ...). Quatre ans d'une surréaliste et pathétique partie de poker avec pour enjeu le siège de Président - et, faut-il croire, ses avantages - d'un pays chaque jour plus exsangue – l'aide internationale étant suspendue et relégué dans les tous derniers rangs de l'indice de développement. Du moins le pays évite t-il, comme dans chacune de ses crises récentes, le piège de la guerre civile.
Sortie
En 2013, un accord est enfin trouvé pour la tenue de l'élection en septembre, les principaux et problématiques chefs de files en étant écartés non sans quelques acrobaties juridiques. Ceux-ci s'empressent de le violer aussitôt. Rajoelina et Ratsiraka (qui a pu rentrer depuis peu) annoncent chacun leur candidature, Ravalomanana celle de son épouse. Il faudra une ultime et forte pression de « la communauté internationale » (qui est aussi pour partie celle des bailleurs de fonds) assortie de menaces de nouvelles sanctions et relayée par une providentielle (?) décision de la toute nouvelle cour électorale pour que leur retrait de la compétition soit confirmé et l'élection finalement tenue le 25 octobre. Largement imposé, le montage apparaît comme un compromis pour contourner la crise sinon la résoudre. L'intérêt de la mise à l'écart des leaders est transparente : contenir la dramatisation liée à des adversaires irréductibles. Elle comporte aussi sa limite : une élection sans les principaux protagonistes malgré tout reconnus, le risque d'un duel de prête-noms débouchant sur une présidence à légitimité réduite. Après un premier tour sans drame majeur, le second tour du 20 décembre est doublé de législatives dont l'issue peut permettre le retour de figures exclues de la présidentielle. Rajoelina y voit son tremplin pour un poste de Premier ministre à la Russe. A supposé même que l'un des finalistes l'emporte clairement, le bal masqué n'est donc pas forcement clôturé ce 20 décembre. Il est vrai que pour les neufs dixièmes de Malgaches vivant désormais sous le seuil de pauvreté, la question est devenue quelque peu secondaire.
La “faradoboka“ (dernière ligne droite)
Hery Rajaonarimampianina
L'homme d'Andry Rajoalina
55 ans, économiste, protestant et franc-maçon de la bonne société des plateaux, excellent francophone, ex-ministre des finances de la transition à laquelle il ne s'est pourtant rallié que tardivement. En avril 2013, lors du congrès du parti du président Andry Rajoelina, Hery Rajaonarimampianina manifeste, sans succès, son désir d’en être désigné candidat. Ce n’est qu’après le retrait de candidature d’Andry Rajoelina lui-même que s’ouvre pour lui une nouvelle opportunité. Sans obtenir son soutien explicite et exclusif au premier tour, il rallie les partisans les plus fervents d’Andry Rajoelina et fonde son propre mouvement, « Force nouvelle pour Madagascar ». Fort d'un image de technocrate aux mains propres, soutenu par un important groupe financier du pays, il a bénéficié des moyens du pouvoir qui lui assurent notamment un accès privilégié aux médias. Il a obtenu 15,8 des voix au premier tour mais peut compter sur de nombreux appuis, à commencer par celui désormais officiel de Rajoelina qui participe parfois à ses meetings.
En avril 2013, lors du congrès du Tanora Malagasy vonona (TGV), Hery Rajaonarimampianina manifeste, sans succès, son désir d’être désigné candidat du parti du président Andry Rajoelina… Ce n’est qu’après le retrait de candidature d’Andry Rajoelina lui-même que s’ouvre une nouvelle opportunité pour Hery Rajaonarimampianina qui rallie les partisans les plus fervents d’Andry Rajoelina… Hery Rajaonarimampianina fonde alors son propre mouvement le « Hery vaovao hoan’i Madagasikara », une « Force nouvelle pour Madagascar »… - See more at:
http://chardon-ardent.blogspot.fr/2013/09/hery-rajaonarimampianina-sabot...En avril 2013, lors du congrès du Tanora Malagasy vonona (TGV), Hery Rajaonarimampianina manifeste, sans succès, son désir d’être désigné candidat du parti du président Andry Rajoelina… Ce n’est qu’après le retrait de candidature d’Andry Rajoelina lui-même que s’ouvre une nouvelle opportunité pour Hery Rajaonarimampianina qui rallie les partisans les plus fervents d’Andry Rajoelina… Hery Rajaonarimampianina fonde alors son propre mouvement le « Hery vaovao hoan’i Madagasikara », une « Force nouvelle pour Madagascar »… - See more at:
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http://chardon-ardent.blogspot.fr/2013/09/hery-rajaonarimampianina-sabot...Jean-Louis Robinson
L'homme de Ravalomanana
61 ans, médecin, ancien ministre de la santé de Ravalomanana; fondateur il y a trois ans d'un relativement confidentiel parti "Avana". Il est le favori du couple Ravalomanana et le leur rend bien. Si le président déchu demeure persona non grata à Madagascar, son épouse Lalao elle y est bien présente et assiste souvent aux meetings de Robinson, tandis que Marc y intervient parfois à distance, par téléphone. « J’ai vu la sagesse de madame Lalao Ravalomanana, c’est vraiment une mère pour la patrie, explique Jean-Louis Robinson. (...) Je proposerais bien Madame Ravalomanana au poste de Premier ministre. » Il faudrait pour cela que sa mouvance gagne également les législatives de ce 20 décembre. Il a pour sa part obtenu 21 % des voix au premier tour. De double nationalité malgache et française, Jean Louis Robinson a été beaucoup attaqué pendant la campagne sur sa trop grande proximité avec la France, et son appartenance au Parti socialiste français. "Je suis fier d'être français, je suis fier d'être malagasy (malgache)", a-t-il répondu lors d'un débat télévisé. "Je suis issu d'un amour entre une princesse malgache et un officier français, je ne vois pas où est le mal (...) et j'ai aussi du sang chinois parce que mon père est métis chinois", a-t-il ajouté.
Des irrégularités mais résultat du 1er tour confirmé
(AFP)La Cour électorale spéciale (CES) malgache a relevé des infractions commises par des partisans du candidat d'Hery Rajaonarimampianina, le candidat du pouvoir, au premier tour de l'élection présidentielle du 25 octobre mais a estimé qu'elles n'avaient influencé le résultat qu'à la marge. Parmi les infractions relevées figure l'utilisation de matériels appartenant à la télévision nationale pour des meetings, des personnels et journalistes ayant été contraints d'y participer selon leurs témoignages. Des pressions ont été aussi exercées sur des agents de l'Etat pour qu'ils participent à une réunion électorale de M. Rajaonarimampianina, tandis qu'un chef de région (sorte de préfet) et des chefs de quartier ont été fermement invités à voter pour le candidat sous peine de sanctions, selon des témoins. La Cour a en conséquence retiré 5.774 voix à Hery Rajaonarimampianina, qui est finalement crédité de 15,85% des voix au premier tour, contre 15,93% précédemment annoncés par la commission électorale. Son adversaire Robinson Jean Louis, candidat de l'ancien président Marc Ravalomanana, obtient 21,16% des suffrages, au lieu de 21,10%.
Haute surveillance
Près de 8 millions électeurs sont appelés à voter ce 20 décembre, un peu plus d'un tiers de la population de la grande Île (près de 21 millions). Un Malgache sur deux est âgé de moins de 18 ans. Une petite proportion est également privée de scrutin faute de papiers d'identité. 20 000 bureaux de vote sont mis en place sur l'ensemble du territoire. Outre la presse malgache et internationale, plus de 4 000 observateurs nationaux et 500 à 700 observateurs internationaux, surveillent les élections, répartis dans les 119 districts du pays selon la CENIT (Commission électorale nationale indépendante pour la transition). Parmi eux, plus d'une centaine sont délégués par l'Union européenne et autant par la Communauté des États d'Afrique austral (SADC) ; l'Union africaine et l'Organisation internationale de la francophonie (O.I.F.) dépêchent également des missions d'observation de même que la Commission de l'océan Indien (COI), le Japon et les États-Unis . La présidentielle vendredi est jumelée avec des législatives qui voient s'aligner 2052 candidats pour 151 sièges. Le président et les députés sont élus pour cinq ans. Les résultats de la présidentielle devraient être annoncés le 7 janvier au plus tard par la commission électorale (Cenit) et confirmés avant le 18 février par la Cour électorale spéciale.