Le 21 mai 2019, le président Peter Mutharika, au pouvoir depuis 2014, est réélu dès le premier tour avec 38,57% des voix, soit 159.000 voix d'avance sur son principal rival Lazarus Chakwera (35,41% des suffrages), selon les résultats officiels.
Ces résultats sont publiés avec deux jours de retard, après des accusations de fraudes qui ont amené la justice à ordonner un nouveau décompte dans un tiers des districts électoraux.
En cause notamment, l'utilisation anormalement massive de blanc correcteur sur les bulletins, des feuilles d'émargement non officielles et des ratures.
Le 28 mai, Peter Mutharika, dont le camp nie toute fraude, prête serment.
Lazarus Chakwera, qui rejette des "résultats frauduleux", saisit la justice pour obtenir l'annulation du scrutin, de même que le vice-président Saulos Chilima, arrivé troisième.
A partir de juin, des manifestations contestant la réélection du président réunissent des milliers de personnes, souvent émaillées de violents incidents avec la police.
Peter Mutharika accuse Lazarus Chakwera de vouloir "renverser le gouvernement par la force".
Le siège du principal parti d'opposition est incendié et détruit.
A partir du 8 août, pour la première fois depuis l'indépendance du Malawi en 1964, la Cour constitutionnelle se penche sur une requête en annulation de la présidentielle. L'événement est diffusé en direct pendant des semaines par les radios privées.
En janvier 2020, le président de la Cour dénonce une tentative de corruption visant ses juges, déclenchant de nouvelles manifestations.
Le 3 février, la Cour constitutionnelle, placée sous haute protection, annule la réélection de Peter Mutharika et ordonne un nouveau scrutin dans les cinq mois, générant des scènes de liesse.
C'est la deuxième fois que le résultat d'une élection présidentielle est annulé en Afrique, après le Kenya en 2017.
Peter Mutharika fait appel.
Le Parlement vote une loi disposant que le président doit désormais être élu à la majorité absolue, comme demandé par la Cour constitutionnelle.
En mars, la Commission électorale fixe l'élection au 2 juillet.
Le vice-président Chilima porte plainte contre le président, qui refuse de promulguer les lois nécessaires à la tenue du nouveau scrutin et de démettre les membres de la Commission électorale ainsi que l'a ordonné la Cour constitutionnelle.
En mai, trois militants d'un des principaux partis d'opposition sont tués et trois autres gravement blessés dans l'incendie criminel de locaux de leur mouvement dans la capitale.
Le 8, la Cour suprême d'appel de Lilongwe confirme l'annulation pour fraudes caractérisées de la présidentielle et confère au Parlement le pouvoir de fixer la date du nouveau scrutin. Peter Mutharika dénonce un "coup d'Etat judiciaire".
Le 21, la présidente contestée de la Commission électorale Jane Ansah démissionne. L'élection est finalement avancée au 23 juin.