Fil d'Ariane
"Arrivés dimanche par un vol spécial à l’aéroport de Bamako, 49 militaires ivoiriens non armés n'avaient pas d'ordre de mission. Nous avons prévenu les autorités nationales. Actuellement, ils sont retenus pour vérification", a déclaré, lundi 11 juillet, un responsable de la police de l’aéroport de Bamako sous couvert de l'anonymat.
"Des vérifications nécessaires sont en cours [...] Ils n’ont subi aucun traitement dégradant", a également assuré un responsable à l'aéroport de Bamako.
En début d’après-midi, le même jour, un membre de la Gendarmerie nationale de Bamako, ayant lui aussi requis l’anonymat, confirme. "Ils sont présentement à l'école de la Gendarmerie nationale de Faladié [un quartier de Bamako, NDLR], dans la cour de notre unité spéciale pour les enquêtes."
Dans un communiqué, le Gouvernement de la Transition confirme l'arrestation des 49 militaires ivoiriens. "Ils ont été immédiatement interpellés et leurs armements, munitions et équipements ont été saisis", affirme le Porte-parole du gouvernement, colonel Abdoulaye Maiga. Selon le gouvernement malien, les autorités ivoiriennes "ignoraient tout de la présence des militaires ivoiriens interpellés au Mali."
Dans le communiqué, le colonel Abdoulaye Maiga ajoute que "au regard de ces manquements et infractions commis dans le cadre du déploiement de ces 49 militaires ivoiriens, le Gouvernement de la Transition les considère comme des mercenaires." Par ailleurs, la compagnie aérienne Sahelian Aviation Services devra désormais recourir à du personnel malien pour assurer les services de sécurité.
L'information de "l'arrestation" de militaires ivoiriens a commencé à être diffusée la veille sur les réseaux sociaux avant de devenir virale. Certains les accusent d'être "des mercenaires" venus au Mali "faire un coup d'Etat".
Un responsable de l’armée ivoirienne dément quant à lui toute arrestation. "Il n'y a pas eu d’arrestation. Ils ont été conduits à l'école de gendarmerie pour des vérifications."
Selon une source diplomatique ivoirienne, les militaires en question sont venus au Mali sur la base d’une convention pour travailler sur la base logistique de la société Sahel Aviation Service (SAS). L'information a été confirmée par un cadre de l'entreprise.
Au sein du contingent, figurent également des Casques bleus ivoiriens de la mission des Nations unies au Mali (Minusma) basés à Mopti (centre) et Tombouctou (nord), toujours d’après le diplomate ivoirien.
"Les soldats interpellés hier dimanche à l'aéroport de Bamako ne font pas partie de l'un des contingents de la Minusma", a infirmé, sur Twitter, Olivier Salgado, le porte-parole de la Minusma, laissant entendre qu'il s'agirait d'"éléments nationaux de soutien" logistique (NSE). "D’après nos informations, leur relève du 10 juillet aurait été préalablement communiquée aux autorités nationales"
Les soldats interpellés hier dimanche à l’aéroport de #Bamako ne font pas partie de l’un des contingents de la #MINUSMA. Ces soldats sont déployés depuis plusieurs années au #Mali dans le cadre d’un appui logistique pour le compte de l’un de nos contingents. 1/6
— Olivier Salgado (@olivier_salgado) July 11, 2022
Les NSE, a précisé M. Salgado, sont "des effectifs nationaux déployés par les pays contributeurs de troupes, en soutien à leurs contingents", "une pratique communément appliquée dans les missions de maintien de la paix."