Mali : Cédéao et militaires s’engagent à faire revenir l'ex-président Keïta si la justice "a besoin de lui"

Les Etats ouest-africains et la junte militaire se sont engagés, dimanche 6 septembre, à faire revenir au Mali l’ex-président Ibrahim Boubacar Keïta, parti la veille se soigner aux Emirats arabes unis, si la justice a besoin de lui. Il est autorisé à rester à l'étranger pour une période de trois mois "maximum".
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Mali : Cédéao et militaires s’engagent à faire revenir IBK si la justice en a besoin
L'ancien président malien, Ibrahim Boubacar Keïta, ici lors du sommet G5 Sahel en juin dernier, qui a quitté le Mali, samedi, pour recevoir des soins médicaux aux Emirats arabes unis, "sera à la disposition du pays si nécessaire", a indiqué une source proche de la Cédéao.
Ludovic Marin (AP)
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Les 15 Etats de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) ont « pris des engagements écrits pour que IBK (surnom de l'ex-président) se présente si la justice a besoin de lui, a affirmé, dimanche, une source proche de la junte qui l'a renversé le 18 août. Nous avons respecté nos engagements pour le départ d'IBK. C'est dans un but humanitaire. »

« La Mission de l'ONU au Mali (Minusma) a également participé aux négociations pour son départ », a ajouté cette même source.

« Nous avons effectivement pris des engagements. Le président IBK ne se sauve pas du Mali. Il va se soigner. Il a dit lui-même qu'il sera à la disposition de son pays si nécessaire », a confirmé une source proche de la Cédéao.

Un diplomate en poste à Bamako abonde : « la junte a joué vraiment le jeu. Elle a facilité le départ d'IBK tout en étant ferme sur des principes. »

Par ailleurs, un des enfants d'IBK « n'a pas été autorisé à le suivre », a appris l'AFP auprès de sa famille. L'ex-président malien a quitté Bamako samedi soir à bord d'un vol spécial avec deux personnes dont les identités n'ont pas été précisées.

"Délai extensible sur avis médical"

La junte a ensuite précisé qu'IBK était autorisé à se soigner à l'étranger, pour un délai "maximum" de trois mois, en accord avec les Etats ouest-africains.

"Il a été convenu (...) de permettre l'évacuation sanitaire de M. Ibrahim Boubacar Keïta pour des raisons humanitaires pour une durée maximum d'un mois", a déclaré le Comité national de salut publique (CNSP).

Ce délai d'un mois est "extensible uniquement sur avis médical" et "ne pourrait excéder trois mois, auquel cas le suivi médical se fera au Mali", a ajouté le CNSP.

La Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) "s'engage à assurer le retour de l'ancien président Ibahim Boubacar Keïta aussitôt après son séjour médical suivant les conditions susmentionnées", ajoute le communiqué signé du colonel Malick Diaw, numéro deux du CNSP.

La junte affirme que cet engagement est intervenu à la suite "des discussions engagées par le médiateur de la Cédéao (l'ancien président nigérian Goodluck Jonathan) auprès des autorités maliennes du 22 au 25 août".

Son départ pour des soins médicaux à l'étranger avait été envisagé peu après sa démission contrainte. Il s'est précisé en début de semaine à la suite, selon ses médecins, d'un court AVC pour lequel il a été hospitalisé mardi dans une clinique de Bamako qu'il a quittée jeudi.

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Concertation prévue entre le 10 et le 12 septembre

Par ailleurs, les concertations nationales pour le transfert du pouvoir aux civils, à l'initiative de la junte, prévues dans un premier temps pendant tout le week-end, se sont achevées samedi soir.

« Le but de cet atelier de validation était de proposer des amendements et corrections éventuelles aux termes de référence de la concertation nationale prévue du jeudi 10  au samedi 12 septembre à Bamako », a expliqué dimanche Youssouf Coulibay, conseiller juridique du Comité national pour le salut du peuple (CNSP) mis en place par les putschistes.
 Ces recommandations vont être remises à un groupe d'experts désignés par le CNSP pour préparer les concertations des 10, 11 et 12 septembre, selon les organisateurs et les participants.

Ces concertations impliquent, outre les militaires, les partis politiques et la société civile, d'anciens groupes rebelles, les syndicats et la presse.

Les colonels qui ont renversé le président Keïta ont promis de rendre les commandes aux civils à l'issue d'une transition dont la forme et la durée ne sont pas encore fixées.

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