Mali : début de la deuxième phase "extrêmement difficile" du retrait des casques bleus

La deuxième phase du retrait des Casques bleus du Mali qui commence sera "extrêmement difficile" en raison du "calendrier serré" et des conditions sécuritaires et logistiques. Le retrait des 13 000 militaires et policiers doit être effectif d'ici la fin de l'année.

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Minusma

La ministre de la Défense allemande de l'époque Ursula Von der Leyen discute avec des soldats allemands dans un camp près de Gao au Mali, le 5 avril 2016.

Michael Kappeler/Pool Photo via AP
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Suite à une demande des autorités maliennes ayant pris tout le monde par surprise, le Conseil de sécurité de l'ONU a mis un terme immédiat le 30 juin à la mission de maintien de la paix au Mali (Minusma). Il prévoit un retrait de ses quelque 13 000 militaires et policiers d'ici le 31 décembre 2023. Un retrait avec un calendrier et une complexité sans précédent.

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"Nous restons sur la bonne voie pour la fermeture de la mission d'ici au 31 décembre", déclare El Ghassim Wane, patron de la mission de l'ONU au Mali devant le Conseil de sécurité. Il précise qu'à ce jour, 1 096 Casques bleus ont été rapatriés dans leurs pays respectifs. "Toutefois, des difficultés se sont présentées dans la mise en œuvre de cette première phase du plan de retrait" qui s'est terminée vendredi avec la fermeture d'un quatrième camp, celui de Ménaka (nord-est).

Accroissement des violences

À ce titre, la fermeture du camp de Ber (nord), anticipée pour des raisons de sécurité, a été "révélatrice", note-t-il.  Le dernier convoi quittant Ber a ainsi mis "51 heures pour parcourir les 57 kilomètres" jusqu'à Tombouctou, "en raison de la nature du terrain peu favorable, une situation aggravée par la saison des pluies, et de l'insécurité", subissant deux attaques menées par "des éléments extrémistes non identifiés".

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"Comme beaucoup d'entre nous le craignaient, la décision du gouvernement de transition de fermer la Minusma a déjà entraîné de nouvelles violences sur le terrain", regrette de son côté l'ambassadrice américaine Linda Thomas-Greenfield.

Dans ce contexte, la deuxième phase "que nous entamons maintenant", qui prévoit la fermeture de six autres bases d'ici le 15 décembre (Tessalit, Aguelhok et Kidal, au Nord, Douentza et Mopti, au Centre, et Ansongo à l'Est), "sera extrêmement difficile", met en garde El Ghassim Wane, soulignant les centaines de kilomètres que devront parcourir plus d'un millier de camions dans une "insécurité omniprésente".

L'impact du coup d'État au Niger

Le coup d’État au Niger voisin "a également un impact sur notre plan de retrait qui repose sur l'utilisation des zones de transit de Cotonou et de Lomé", et donc nécessite de passer par le Niger, note-t-il. Sur le plan politique, "la mission continue à encourager les parties à parvenir à un accord pour éviter les incidents inutiles, dont les conséquences pourraient être considérables", insiste son chef.

Ce retrait intervient dans un contexte de "paralysie" de l'accord de paix de 2015, et alors que certains camps de la Minusma, qui doivent être remis aux autorités maliennes, sont convoités par l'ex-rébellion toureg. "Nous sommes ouverts au dialogue pour régler pacifiquement les questions ponctuelles qui peuvent se poser", assure de son côté l'ambassadeur malien Issa Konfourou. Mais "je tiens à rappeler que le gouvernement du Mali n'envisage pas de prorogation du délai de départ au-delà de la date du 31 décembre 2023", insiste-t-il.