Mali : des organisations réclament la démission du Premier ministre

Après les critiques formulées par le Premier ministre malien Choguel Kokalla Maïga contre les généraux au pouvoir, des organisations réclament la démission du chef du gouvernement, selon la télévision d'État. Parmi ces organisations, le Collectif pour la défense des militaires est un influent soutien du régime militaire au Mali.

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Le Premier ministre malien Choguel Maïga lors de la 76e AG des Nations unies, New York, 25 septembre 2021.

ASSOCIATED PRESS
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Un influent soutien de la junte malienne, le Collectif pour la défense des militaires, a réclamé dimanche la démission sous 72 heures du Premier ministre civil Choguel Kokalla Maïga après les critiques de celui-ci contre les généraux au pouvoir.

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"Le CDM condamne avec la dernière rigueur les propos du Premier ministre Dr Choguel (Kokalla) Maïga et exige sa démission pour haute trahison dans un délai de 72h", dit dans un communiqué cette organisation dont les exigences ont souvent été satisfaites par le passé.

"Le Dr Choguel Kokalla Maïga a trahi sa mission et s'inscrit désormais dans une logique de délation des autorités de la transition", dit le collectif.

Fait rare, la télévision d'Etat sous le strict contrôle de la junte a fait état de communiqués de plusieurs organisations condamnant les propos du Premier ministre et demandant aux autorités de "prendre toutes les mesures idoines pour mettre fin à cette cabale".

M. Maïga, nommé à son poste par les militaires en 2021 à la suite d'un second coup d'Etat en un an, s'est livré samedi en public à de rares critiques contre la junte. Il a déploré être tenu à l'écart de la prise de décision quant au maintien des généraux au pouvoir. Il a évoqué "le spectre de la confusion et de l’amalgame" qui planerait selon lui sur la période actuelle dite de transition.

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La junte à la tête depuis 2020 de ce pays confronté au jihadisme et à une crise multidimensionnelle profonde a manqué à l'engagement qu'elle avait pris initialement sous la pression internationale de rendre le pouvoir à des civils élus en mars 2024. Aucune nouvelle échéance n'est fixée.

M. Maïga passe pour isolé, avec une capacité d'action limitée vis-à-vis des militaires. Des spéculations ont cours depuis des mois sur son éviction, comme quand il avait endossé en juin le contenu d'un texte ouvertement critique envers la junte.