Wagner, "ce sont des anciens militaires russes, armés par la Russie et accompagnés par une logistique russe. En Centrafrique, ils sont allés faire de la prédation en échangeant la sécurité des autorités contre le droit d'exploiter impunément des ressources minières", a affirmé Jean-Yves Le Drian dans une interview publiée par le Journal du Dimanche (JDD).
Wagner "spolie le Mali"
"Au Mali, c'est pareil. Ils se servent déjà en ce moment des ressources du pays en échange de la protection de la junte. Ils spolient le Mali", a critiqué le ministre français des Affaires étrangères. "Wagner utilise la faiblesse de certains Etats pour s'implanter elle-même, pas pour remplacer les Européens (dans le Sahel, NDLR), et au-delà pour renforcer l'influence de la Russie en Afrique", a-t-il poursuivi. Selon lui, l'objectif de l'entreprise russe est "clairement d'assurer la pérennité (du) pouvoir" de la junte.Le ministre français des Affaires étrangères avait déjà accusé mi-janvier Wagner de "soutenir" la junte, qui souhaite "confisquer le pouvoir" au Mali, sous couvert de lutte antidjihadiste. Quelques centaines de ces soldats privés seraient actuellement au Mali. Des instructeurs russes ont été déployés ces dernières semaines, notamment à Tombouctou, selon des responsables militaires maliens.
Prudence sur l'avenir de l'intervention française
La France a cherché, en vain, à dissuader Bamako de faire appel aux services du groupe paramilitaire. Alors que Paris avait prévenu que l'arrivée sur le territoire malien de Wagner serait "incompatible" avec le maintien de ses soldats déployés au Mali, le discours français semble avoir évolué.Dans son entretien au JDD, le chef de la diplomatie française reste très prudent quant au devenir de la force européenne Takuba dans ce pays, alors que la junte a exigé cette semaine le départ du Mali du contingent danois, qui en est membre.