Mali : fin de la grève des banques après la libération d'un responsable syndical

Une grève des banques très suivie au Mali à l'approche de la fête musulmane de la Tabaski a pris fin ce  lundi après la libération d'un responsable syndical. Hamadoun Bah avait été arrêté par le pouvoir en place.

Image
MALI SCENE DE RUE

Images de scènes de rue le 18 avril 2024 à Bamako. 

 

AP Photo/Baba Ahmed
Partager1 minute de lecture

"En conséquence, le mot d'ordre d'arrêt de travail est levé et nous invitons dès l'instant tous nos militants à reprendre le travail", a-t-il poursuivi.

Lundi 10 juin, presque toutes les banques de la capitale Bamako étaient restées fermées dans ce pays pauvre gouverné par une junte depuis un coup d'Etat en 2020, a constaté un journaliste de l'AFP.

"Un neveu m'a envoyé de l'argent depuis la semaine dernière. Malheureusement, je n'arrive toujours pas à le retirer. Cette grève tombe vraiment très mal. A cinq jours de la fête, tout me reste à faire", a confié Seydou Traoré, enseignant de 57 ans.

"C'est inadmissible! On a des préparatifs à faire et des familles en dehors de Bamako auxquelles il faut envoyer de l'argent pour la fête. On souffre déjà des coupures de courant. On en a marre", pestait Soya Haidara, 36 ans.

Hamadoun Bah, une voix critique du pouvoir

Hamadoun Bah, leader syndical et membre influent de l'Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM), la plus grande organisation syndicale du pays, a été arrêté mercredi à la suite d'une plainte déposée par un ancien membre de son comité syndical, qui l'avait ensuite retirée.

Hamadoun Bah l'un des rares à oser émettre publiquement des critiques contre la justice malienne dans un pays où l'opposition est muselée, a été inculpé de "faux et usage de faux" et placé en détention dans une prison de la capitale.

Le procureur du tribunal de grande instance de la commune 3 de Bamako a ordonné lundi 10 juin sa libération.