“Nous sommes en train de gagner cette bataille”, ce sont les mots de François Hollande lundi après la reprise de Tombouctou. Le Président français dit-il vrai ?
Oui, mais comme il le dit astucieusement, c'est une bataille. On ne gagne pas la guerre pour l’instant.
Alors, sur cette bataille remportée, nous avons face à nous des équipes de Djihadistes qui sont certes mobiles mais qui n’ont pas du tout le controle de l’espace aérien. Nous, nous avons les forces spéciales en précurseur, plus les aéronefs - hélicoptères et avions de combat - ainsi que des troupes conventionnelles qui remontent et qui occupent le territoire, donc en terrain découvert les islamistes n’avaient aucune chance, c’est pour cela d’ailleurs qu’ils n’ont pas toujours résisté militairement, et qu’ils ont petit à petit perdu du terrain pour être maintenant cantonnés dans les zones relativement montagneuses . Je dis relativement car ce n’est pas l’Afghanistan comme on l’entend ici ou là.
Oui donc on a remporté une bataille car on sait faire, on connaît le pays. On maîtrise complètement l’"art opératif" tel qu’il a été déployé.
Mais le plus dur reste à faire, car il va falloir valider, conforter cette victoire.
Il faut s’inscrire dans la durée et occuper le territoire. Il va falloir contrôler les axes routiers, les grandes zones urbaines ou péri-urbaines, relancer les activités économiques, relancer la vie socio-culturelle habituelle, faire en sorte que l’administration malienne puisse être redynamisée et là il va pas falloir négliger l’importance des attentes des touaregs. Ils ne sont pas dans les logiques djihadiste, ils sont dans une logique de reconnaisance de leurs droits légitimes en tant que peuple. Certes ils réclament l'Azawad depuis 1959, mais ils demandent aussi le respect des accords signés avec eux et qui n’ont jamais été respectés.