Fil d'Ariane
Depuis l'application de ses sanctions du 10 janvier, la Cédéao a fermé ses frontières terrestres et aériennes avec le Mali. Un avion militaire français a été détecté dans l'espace aérien malien deux jours plus tard. Le gouvernement malien parle de violation.
L'appareil aurait effectué l'aller-retour entre Abidjan (Côte d’Ivoire) et Gao (Mali), où l'armée française a une base importante. Avant d’entrer dans l’espace aérien malien, l’avion français serait entré en contact avec les centres de contrôle de Ouagadougou (Burkina Faso) et Niamey (Niger), qui lui auraient rappelé leur interdiction d’entrée dans la zone. Après avoir atteint l’espace aérien malien, l’appareil français aurait coupé le contact et poursuivi sa route.
Toutes les procédures ont été respectées. L'avion a déposé un plan de vol qui a été approuvé par les autorités maliennes.
Source militaire française
L’Asecna, organisation de gestion des espaces aériens dans une grande partie de l’Afrique, a alors signalé l’intrusion au gouvernement malien. Ce dernier s’est empressé de dénoncer « une violation de l'espace aérien du Mali qui ont, au demeurant, décidé de soutenir les sanctions de la CEDAO, parmi lesquelles figure la fermeture des frontières terrestres et aériennes de ses pays membres avec le Mali".
Du côté militaire français, aucune restriction n'aurait été annoncée : « À ce stade, nous n'avons reçu aucune indication officielle concernant d'éventuelles restrictions dans le domaine aérien. Toutes les procédures ont été respectées. L'avion a déposé un plan de vol qui a été approuvé par les autorités maliennes. Et comme le veut la procédure suivie à chaque fois, à l'entrée de l'espace aérien malien on bascule le transpondeur en mode de fonctionnement militaire. Pour nous il n'y a pas de sujet ».
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Ce signalement pose la question de l'impact sur les opérations militaires non seulement françaises mais aussi internationales de la fermeture par le Mali de ses frontières, en représailles à des sanctions ouest-africaines similaires.
Interrogé pour savoir si cela signifiait que les vols militaires français mais aussi ceux de la Minusma en provenance de pays de la Cédéao étaient concernés par l'interdiction malienne, le PDG des aéroports du Mali a répondu que "les frontières sont fermées aux pays de la Cédéao, donc (...) les aéronefs ne peuvent venir au Mali en provenance de ces États".
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"Toutefois par dérogation, une autorisation pourra être accordée sur demande du transporteur", a-t-il ajouté sans préciser si les appareils de la force antidjihadiste française ou ceux de la Minusma bénéficiaient d'une exemption.