Fil d'Ariane
Sur cette photo d'archive, des véhicules blindés du personnel des Nations Unies sont stationnés avec une ambulance, à l'extérieur du campement Kangaba, une station touristique près de Bamako, au Mali, le dimanche 18 juin 2017.
Neuf jours après son départ de Kidal, dans le nord du Mali, le 31 octobre dernier, le convoi de la Minusma est enfin arrivé à Gao cette semaine. En dépit de nombreuses difficultés, la huitième des treize bases de la mission onusienne est donc fermée. Elle prépare la dernière phase de son retrait.
Lors de son point de presse de ce mercredi 8 novembre, Stéphane Dujarric, le porte-parole du secrétaire général des Nations unies, s’est réjoui de savoir que son personnel de maintien de la paix au Mali était bien arrivé à Gao, neuf jours après son départ de la base de Kidal, dans le nord du Mali. En temps normal, le trajet entre ces deux villes s’effectue en une journée.
Alors que le retrait de la Minusma est une exigence des militaires au pouvoir à Bamako, ces derniers ne semblent toujours pas résolus à délivrer les autorisations de vols nécessaires à ces opérations. La mission onusienne est donc contrainte de prendre la route, malgré les risques et les dangers.
Ainsi, un convoi de la Minusma transportant 848 casques bleus originaires du Bangladesh, du Tchad, de l’Egypte, de la Guinée et du Népal, a été victime de six engins explosifs improvisés, qui ont fait des dizaines de blessés. Les 37 casques bleus blessés sont sortis de l’hôpital ou sont dans un état stable.
Compte tenu de la détérioration de la situation sécuritaire dans le nord du Mali, ce convoi long de 9 kilomètres, comportant 143 camions de transport de troupes et de matériel, marque ainsi le retrait accéléré des derniers éléments de la mission de Kidal.
Parti de Kidal le 31 octobre sans appui aérien, faute d’autorisation de la part des autorités maliennes, ce convoi de la Minusma a dû faire face à l’insécurité, au mauvais temps, et à l’état déplorable des routes. Ce qui a occasionné de nombreuses pannes et un retard conséquent.
Il a d’ailleurs fallu procéder à une livraison par avion de carburant, d’eau et de bien d’autres fournitures. Après avoir parcouru 350 kilomètres, le convoi est finalement arrivé à Gao cette semaine, dans la nuit de mardi à mercredi.
La Minusma procède ainsi à la fermeture de sa huitième base sur un total de 13 bases. « Ces prochaines semaines, la mission partira d’Ansango dans la région de Gao, puis de Mopti, achevant ainsi la seconde et dernière phase du plan de retrait, comme indiqué au Conseil de sécurité au mois d’août dernier. », a précisé le porte-parole du secrétaire général des Nations unies.
Et il a ajouté : « Les bases de Gao, de Tombouktou et de Bamako, où la Minusma consolide sa présence, seront transformées en sites de liquidation et transférées aux autorités maliennes une fois que la phase de liquidation, qui commence le 1er janvier, sera achevée. »
Durant cette dernière phase de retrait, seule une équipe réduite restera sur place pour superviser le transport des biens appartenant aux pays contributeurs de troupes et d’effectifs de police vers leurs pays respectifs.
Cette équipe restreinte aura également la responsabilité de décider quoi faire des équipements qui appartiennent aux Nations unies. Ces derniers pourraient être rapatriés, redéployés pour d’autres missions, offerts aux autorités maliennes, ou même vendus conformément aux règles sur la fermeture des missions de maintien de la paix.
Dès cette semaine, les contingents tchadien et guinéen du convoi de la Minusma qui a quitté Kidal, devraient partir de Gao vers leurs pays d’origine. A ce jour, la moitié des 13 871 membres du personnel de la mission a quitté le Mali.
Les Nations unies réaffirment par ailleurs leur détermination à achever le retrait de la MINUSMA, à l’exception de l’équipe de liquidation, d’ici au 31 décembre.