Fil d'Ariane
La mission de l'ONU au Mali va reprendre ce 20 janvier ses opérations aériennes, suspendues depuis la semaine passée. Selon la Minusma, cette suspension faisait suite à une réorganisation par les autorités maliennes du processus d'approbation des vols au-dessus du territoire en conflit.
"À la faveur d’une série de discussions fructueuses avec les autorités maliennes, la Minusma reprend ses opérations aériennes", a indiqué la Minusma. Le premier vol doit avoir lieu le 21 janvier, a précisé un porte-parole à l'AFP.
L'ONU avait confirmé lundi 17 janvier que ses vols au Mali étaient suspendus depuis la fin de la semaine précédente, à l'exception des évacuations médicales. L'ONU avait invoqué l'instauration de nouvelles procédures par le gouvernement malien, dominé par les militaires arrivés au pouvoir à la faveur d'un putsch en août 2020.
Il y a deux choses: les procédures elles-mêmes, et le motif de ces procédures. Ce n'est pas à nous de nous prononcer sur le motif
Stéphane Dujarric, porte-parole de l'ONU
Cette suspension des opérations aériennes de la Minusma, qui effectue constamment des vols entre la sous-région et le Mali, avait lieu dans un contexte de bras de fer diplomatique entre la junte d'une part et l'organisation des États ouest-africains Cédéao et une partie de la communauté internationale d'autre part.
La Cédéao a décidé le 9 janvier de fermer les frontières avec le Mali pour sanctionner l'intention de la junte de se maintenir au pouvoir encore plusieurs années. La junte a pris une mesure analogue avec les États de la Cédéao en retour.
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Se pose depuis la question de la liberté de mouvement des appareils, non seulement civils mais aussi militaires, entrant ou sortant de l'espace aérien en provenance ou vers les États ouest-africains. Le problème concerne non seulement la Minusma, mais aussi la France, engagée militairement au Sahel.
L'armée allemande a indiqué ce 20 janvier qu'un de ses Airbus A400M à destination du Niger avec environ 80 militaires à bord s'était vu refuser le droit de survoler le Mali.
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Le porte-parole de l'ONU Stéphane Dujarric avait refusé de dire, le 18 janvier devant la presse, si les nouvelles procédures instituées par la junte pour les vols étaient liées à la fermeture des frontières et donc pouvaient être l'effet des sanctions ouest-africaines.
"Il y a deux choses: les procédures elles-mêmes, et le motif de ces procédures. Ce n'est pas à nous de nous prononcer sur le motif", avait-il précisé.
Les autorités maliennes ne se sont pas exprimées sur le sujet.
La Minusma a souligné que c'était elle qui avait suspendu ses vols "dans l'attente de la finalisation" des nouvelles modalités.
La force de l’ONU utilise ses moyens aériens pour ses opérations : transport de troupes, de personnel ou de matériel ou opérations de sécurisation au sol. Mais elle les mobilise aussi en faveur des partenaires maliens. C’est ainsi que la Minusma a évacué près de 200 soldats maliens en 2021, indiquait une lettre adressée début janvier par le secrétaire général de l'ONU au Conseil de sécurité.