“Il y a un risque de déstabilisation régionale“
Assiste t-on aujourd'hui à un bouleversement régional ? Les Touaregs ont profité d’une opportunité majeure: un bouleversement à la tête du pays. L’armée malienne étant paralysée par la crise politique, tout a basculé en soixante-douze heures. Mais sur le fond, plusieurs facteurs viennent s’entrechoquer. D’abord la dimension de l’identité touarègue. Les Touaregs sont un peu dans la même situation que les Kurdes, répartis entre l’Iran, la Turquie et l’Irak qui souffrent du refus des pays de leur accorder un territoire stricto sensu. Les Touaregs, avec les pays d’Afrique de l’Ouest, ont le même problème d’existence politique, en tant que nation à part entière ; ce qu’ils veulent voir reconnu. D’autre part, il y a ce problème récurrent qui s’amplifie depuis vingt ans et prend désormais une proportion flagrante qui est l’islamisation par la zone pan-sahélienne. On a maintenant une diagonale de l’islamisme armé, du djihadisme depuis la Somalie, transitant même par le Kenya, à son corps défendant, (d’où la prégnance américaine dans cette zone) ; djihadisme qui dispose aussi de ramifications via le Soudan et qui maintenant, profite d’une transversale dans le nord du Mali et du Niger, l’est de la Mauritanie sans parler du Sud de l’Algérie et de la Libye.
La guérilla touarègue n’est pas nouvelle… En elle-même, elle est là depuis longtemps, palpable, concrète mais jusqu’à présent, elle était un peu dispersée dans la région et marquée par des mouvements très mobiles dans le désert. Mais si elle réussit à s’appuyer sur les villes, moyennes et grandes, la donne va changer. Un phénomène de damier peut se constituer, se consolider. Des voies de livraisons d’armes, d’accès de combattants peuvent s'installer. Le tout sur fond d’un territoire libyen, encore largement déstructuré dans le contexte d’instabilité politique qui y persiste, devenu un vaste marché d’armes à ciel ouvert. Diriez-vous que la France a joué avec le feu en Libye ? Complètement. On a fait de l’opportunisme politique en soumettant la politique étrangère de la France à sa politique intérieure. Le Président Sarkozy était en perte de vitesse du point de vue intérieur. Il avait besoin de se remettre en scène et en selle et il s’est coiffé de la casquette de chef de guerre. Il s’est engagé pour créer une coalition, mener une intervention armée expéditive qui a conduit à ce que l’on connaît aujourd’hui. Une fois de plus on voit, comme en Irak, des pays occidentaux qui mettent à terre des régimes sans réfléchir aux conséquences géopolitiques, géostratégiques, sans anticiper sur la nécessité de constituer en préalable – avant les interventions militaires en tant que telles – des institutions politiques destinées à assurer, pour le pays, la voie de la normalisation dans les plus brefs délais. Vœu pieux, démarche d’autant plus délicate lorsqu’il s’agit justement de pays caractérisés par leurs mosaïques ethnico-religieuses.
Certains voyaient pourtant le péril … C’est bien ce qui se dit dans les états-majors. Les militaires ont été mis devant le fait accompli. Soumis au politique, ils obéissent évidemment aux ordres : « Garde à vous, remplissez votre mission ». Dans les sphères politiques, on a péché par suffisance, ignorance ou mauvaise gestion des informations dont on disposait. Nous étions pas mal d’experts civils et militaires à connaître la réalité de la Libye. Ce qui était prévisible et à craindre se déroule sous nos yeux, avec de graves répercussions régionales. En l’occurrence ? Les Touaregs qui étaient intégrés dans les troupes de Kadhafi, telle la "Légion verte", sont retournés au Niger, dans le Nord du Mali et viennent renforcer une partie des mouvements indépendantistes, avec tous les systèmes d’armes dont ils disposaient avec Kadhafi. Outre un armement léger, ils disposent aussi de véhicules tout-terrain avec canons anti-aériens, des moyens antichars, des lance-roquettes multiples. Comme ils sont relativement nombreux et se sont retrouvés sans liens ni repli possible en Libye, ils se sont dit « reprenons en main notre destin ». C’était favorisé par le fait qu’on est actuellement dans un contexte sécessionniste en Afrique, comme on l’a vu encore au Sud-Soudan. Mais c’est surtout le tumulte libyen qui a enflé la détermination des Touaregs, par ailleurs très remontés contre les autorités maliennes et les pays de CEDEAO car ils supportent mal d’être mis au même plan que les mouvements djihadistes et en collusion avec les narcotrafiquants.
Il existe bien des connexions… Ils en conviennent. « On reconnaît, disent-ils en substance, que dans notre nation il y a des Touaregs qui, compte tenu de leur paupérisation, ont tendance à pactiser avec les narcotrafiquants, offrent leurs services pour convoyer les stupéfiants dans la région saharien. Mais nous, nationalistes, notre mouvement n’a rien à voir avec cela ». De même avec AQMi, il semble y avoir eu alliance tactique et tacite pour progresser et prendre le contrôle du Nord malien. Cela dit, les responsables touaregs disent bien que leur vision des choses est fort différente du modèle politico-religieux défendu par AQMI puisqu’ils sont plutôt dans des logiques laïques avec un islam modéré. La coalition de fait vous parait-elle viable ? Je ne vois pas d’alliance sur le long terme entre les Touaregs et les groupes salafistes, pas même Ansar Dine dont le chef est foncièrement islamiste. Quand vous regardez le « Mouvement national de libération de l’Azawad » [MLNA], ils ne sont pas du tout dans les mêmes logiques religieuses et conceptuelles du projet de société à mettre en place.
Qui domine militairement ? En terme d’effectif et de potentiel, certainement le MLNA. Mais le souci, c’est que si AQMI et Ansar Dine arrivent à faire une sorte de fédération régionale – ils sont dans des logiques transfrontalières – , s’ils ont les moyens logistiques d’organiser des ramifications, de faire venir des combattants des pays voisins, cela peut véritablement devenir problématique et constituer un très grand risque de déstabilisation régionale. Les groupes salafistes attirent des volontaires de différents pays… Oui, et d’autres vont venir. Ils peuvent créer une grande transversale, consolider des assises, mettre en place des plateformes et des bases arrières logistiques, des pôles de rayonnement. Et une fois de plus, si on décide d’en venir à bout, on verra dans la région une concentration des moyens spéciaux et clandestins envoyés des États-Unis, de Grande Bretagne, d’Allemagne, de France, sans exclure pour autant la logique d’une intervention plus conventionnelle des pays de l’Afrique de l’Ouest via des forces terrestres que les Occidentaux pourraient appuyer et soutenir tant sur les plans logistique qu’aérien (pour du renseignement comme pour des opérations de coercition). Mais la prégnance occidentale dans la gestion de cette crise ne plaira pas à un des pays de la région : l’Algérie. Depuis quelques années l’Algérie réitère sa détermination : « nous voulons prendre la tête d’une coalition des États d’Afrique de l’Ouest et prendre en main nous-mêmes la gestion de la lutte contre le terrorisme ». Là, ils sont pris de vitesse par la précipitation des événements maliens. Alain Juppé a pourtant déclaré que la France n’interviendrait pas militairement. Comment faut-il l’entendre ? C’est le discours classique. On n’interviendra pas militairement mais – c’est sous-entendu- on interviendra avec les forces spéciales et les services secrets comme on l’a fait en Libye où on nous disait, la main sur le cœur, qu’aucun homme n’était sur le terrain alors que c’était exactement l’inverse. C’est par définition, une nécessité à la fois stratégique et tactique.
En pratique, il y a déjà une certaine agitation militaire ? Oui, les services sont en alerte, bien sûr, en France mais aussi aux États-Unis, où Barak Obama se montre très attaché aux opérations spéciales et à l’emploi des services secrets. Il y a depuis quelques mois, d’ailleurs, une nouvelle montée en puissance des opérations clandestines ou spéciales en Afrique qui engagent non seulement des Américains mais aussi des Australiens. Actuellement, il doit s’échanger pas mal de coups de fil entre les états-majors et les responsables politiques des différents pays pour établir une action commune tant sur le plan diplomatique que dans la planification de possibles actions militaires et paramilitaires. Quels peuvent être les scénarios de riposte ? Les services ou moyens spéciaux auront surtout pour fonction de trouver des terrains d’entente avec les Touaregs, qui peuvent être des interlocuteurs posés constructifs. Cela peut aussi consister après, ponctuellement, si la menace se fait trop présente dans la moitié sud du Mali, à organiser des opérations précises pour neutraliser et bloquer la progression de l’adversaire en lui causant des pertes pour lui faire comprendre qu’il n’est pas dans son intérêt de poursuivre son offensive qui pourrait tourner au désastre. Mais pour contenir un adversaire ou reprendre l’assise sur un territoire donné, il faut incontestablement déployer d’importants effectifs, occuper l’espace, au gré de plusieurs échelons, prévoir un cordon logistique, éviter les embuscades, les attaques de flanc… C’est une opération dans la profondeur, minutieuse et délicate car l’on envoie des gens sur des centaines de kilomètres. C’est extrêmement compliqué. Quand on parle de profondeur, je pense aux troupes de la CEDEAO qui pourraient être mises sur pied. Qui va financer ? Est-ce que les deux à trois mille hommes dont on parle sont suffisants pour quadriller une telle zone ? Non. Je ne vois pas de grandes forces de l’Ouest africain susceptibles de relever actuellement le défi. L’armée ivoirienne est en pleine restructuration, et l’armée nigériane est déjà confrontée à de sérieux problèmes d’insécurité causés par les djihadistes du nord du Nigeria. Je pense plutôt que l’intervention sera encore à la charge de pays comme la France, qui devra employer du personnel, de l’aviation… Les États-Unis ont aussi des moyens importants, évidemment. Avec ses quelques milliers d’hommes, la guérilla peut-elle durablement défendre les villes qu’elle a prise ? C’est en effet le problème de la guerre urbaine qui dévore beaucoup de personnels. Il faut du monde pour tenir les nœuds routiers, les points stratégiques, maintenir des cordons pour ne pas devenir soi-même assiégé.
Parmi ces forces, certains détiennent des otages occidentaux. Cela pèse t-il ? Oui, c’est essentiel. C’est pour cela qu’on va certainement avoir tout un processus de négociation en passant par les Touaregs. Il peut y avoir des échanges, en profitant des alliances de circonstance. Les Français peuvent dire, « si on obtient tel ou tel avantage à votre profit, est ce que vous pouvez faire quelque chose pour nous, quant aux otages entre les mains d’AQMI ». La négociation peut-elle aller jusqu’à l’autonomie ? Je ne le crois pas. A moins que l’ONU puisse statuer réellement et efficacement sur la question de l’identité touarègue. On n’en a pourtant jamais été si près… Oui, et c’est vrai que la France n’y est pas forcément complètement hostile. Il y a eu des appels du Quai d’Orsay, depuis des mois, pour appeler les autorités maliennes à négocier avec les Touaregs. Mais les États de l’Afrique de l’Ouest ne voient pas les choses de cet œil. Ils feront tout pour empêcher le processus.
Iyad Ag Ghaly, chef touareg devenu combattant du jihad
AFPGrand vainqueur de l'offensive dans le nord du Mali, le chef charismatique de la communauté touareg, intermédiaire obligé des Occidentaux pour la libération d'otages aux mains d'Al-Qaïda, Iyad Ag Ghaly se veut aujourd'hui un combattant "au service de l'islam" contre "les mécréants". De son vaste désert saharien, il sait presque tout, selon son entourage: les hommes, le climat, l'histoire des Touareg. Originaire de Kidal (nord-est du Mali), près de la frontière algérienne, Iyad Ag Ghaly est un Touareg de la tribu des Iforas, de la fraction des Irayakane. Plutôt petit, longue barbe noire, visage autoritaire, l'homme est considéré comme un sage, un notable respecté et consulté au sein de sa communauté, qui le surnomme notamment "le lion du désert". Fils d'éleveurs nomades, passionné de courses de chameaux dans sa jeunesse, Iyad Ag Ghaly a été, entre autres, mécanicien, agent administratif en Libye et en Algérie. C'est au nom des "souffrances" de son peuple qu'il prend les armes d'une rébellion touareg en 1990. Il donne lui-même l'exemple en dirigeant l'assaut, resté célèbre, contre une garnison militaire à Ménaka (extrême est) en 1990, qui marque le début de la révolte. Chef politique et militaire du Mouvement populaire de l'Azawad (MPA), Ag Ghaly est alors connu pour demander à ses combattants de ne s'attaquer qu'aux symboles de l'Etat et à des cibles militaires. "Iyad est d'un calme olympien. Il ne panique jamais devant une situation" difficile, raconte un ancien ministre, dont Ghaly a "sauvé un parent" durant le conflit. L'un des premiers à s'être lancé dans la lutte armée, il est aussi de ceux qui en ont éteint le feu dès janvier 1991, lors de la signature avec l'armée des accords de cessation des hostilités, conclus sous médiation algérienne. Avec la fin de la rébellion, il décline l'offre d'intégrer l'armée malienne pour se convertir dans les affaires. Il ne fait plus parler de lui sur la scène politico-militaire pendant de longues années. Jusqu'à l'arrivée au cours des années 2000 dans cette partie du Sahel des islamistes algériens et d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), où il est alors régulièrement sollicité par les services secrets occidentaux pour négocier la libération des otages aux mains des affidés locaux d'Oussama ben Laden. "Occidentaux incultes" De cette période, au cours de laquelle il se serait rendu au Pakistan, date sa découverte de la vraie "foi" et sa radicalisation, même si, toujours selon son entourage, Ghaly n'est pas un extrémiste, et reste profondément généreux et hospitalier. Alors que le Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA), renforcé par l'arrivée de Libye des supplétifs touareg de Mouammar Kadhafi, prépare l'offensive contre l'armée malienne dans le nord, Ag Ghaly joue la discrétion. Avec les premiers succès des rebelles, Ghaly sort du bois, et s'impose sur le terrain. "Moi, je ne suis pas pour l'indépendance (du nord du Mali). C'est la charia que je veux pour mon peuple", lance-t-il au cours d'une rencontre avec le MNLA après la prise de Tessalit fin janvier. Avec la capture de Kidal le 30 mars, la rupture est consommée. Si le MNLA et Ansar Dine cohabitent encore dans les dunes, Ag Ghaly et ses "moujahidines" s'affirment comme les vrais maîtres de la ville. Le scénario est le même pour la mythique Tombouctou. Le MNLA participe à la prise de la "perle du désert", mais est immédiatement évincé par Ansar Dine, désormais ouvertement soutenu par les combattants d'Aqmi, dont trois chefs algériens sont vus aux côtés de Ghaly. "Tous ceux qui ne sont pas sur la voie d'Allah sont des mécréants (...). Notre combat est le redressement. (...) Nos ennemis sont les mécréants et les polythéistes" comme les "Occidentaux incultes", prêche Ghaly sur les ondes d'une radio locale de Tombouctou. "Nous devons combattre tous ceux qui s'opposent à l'épanouissement de l'islam. Nous devons les éliminer (...), c'est une guerre sainte que nous devons mener", menace le chef touareg, désormais incontournable homme fort du nord malien, qui peut compter dans sa lutte sur la force de frappe d'Aqmi.
Al Qaïda au Sahel
AFPRappel des principales dates concernant Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) au Sahel: - 26 jan 2007: Le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) algérien annonce sur un site islamiste avoir changé de nom, sur "ordre" d'Oussama ben Laden, pour devenir "l'organisation d'Al-Qaïda au pays (région) du Maghreb islamique" (Aqmi). Le ralliement du GSPC --né d'une scission du Groupe islamique armé (GIA)-- à Al-Qaïda a été annoncé en 2006 par le numéro deux du réseau Ayman al-Zawahiri (qui a depuis succédé à Oussama Ben Laden, tué en mai 2011). - 24 déc 2007: En Mauritanie, quatre touristes français sont tués près d'Aleg (sud-est). Trois Mauritaniens affiliés à Aqmi ont été condamnés à mort en 2010 pour cet assassinat. - 4 jan 2008: Le rallye Dakar-2008 est annulé, pour la première fois de son histoire, pour des raisons de sécurité. Il a été depuis transféré vers l'Amérique du Sud. - 3 juin 2009: Aqmi annonce avoir tué pour la première fois un otage occidental, le Britannique Edwin Dyer, enlevé en janvier au Niger, à la frontière avec le Mali, en compagnie de trois autres Européens. Des touristes et des diplomates occidentaux ont été enlevés dans le Maghreb et au Niger en 2008-2009 puis transférés au Mali, avant d'être relâchés plusieurs mois plus tard. - 21 avr 2010: Création à Tamanrasset (sud algérien) d'un poste de commandement régional pour coordonner les activités des armées de l'Algérie, de la Mauritanie, du Mali et du Niger. - 25 juil 2010: Aqmi revendique l'exécution d'un Français, Michel Germaneau, enlevé au Niger en avril et transféré au Mali. Un raid franco-mauritanien mené le 22 juillet pour tenter de le libérer --au cours duquel sept membres d'Aqmi ont été tués-- avait échoué. - 16 sept 2010: Sept personnes --cinq Français, un Togolais et un Malgache-- collaborateurs des groupes français Areva et Satom, sont enlevées à Arlit, un site d'extraction d'uranium dans le nord du Niger. Aqmi revendique l'enlèvement. La Française, malade, et les otages malgache et togolais sont relâchés en février 2011. Treize Européens, dont six Français, sont encore retenus en otage dans les pays du Sahel. - 9 nov 2011: Un chef d'Aqmi Mokhtar Belmokhtar affirme que son organisation a acquis des armes libyennes durant le conflit ayant abouti à la chute de Mouammar Kadhafi. - 21 mars 2012: Aqmi annonce détenir un ingénieur allemand, enlevé en janvier près de Kano, dans le nord du Nigeria, qu'elle veut échanger contre une "femme musulmane" emprisonnée en Allemagne. Cinq hommes, dont un Mauritanien, soupçonnés de liens avec Aqmi et d'implication dans le rapt, sont arrêtés par les forces de sécurité nigérianes. - 3 avr 2012: La France craint une possible alliance entre des Touareg et Aqmi pour s'emparer du Mali, déclare son chef de la diplomatie Alain Juppé, soulignant que le groupe Ansar Dine, qui contrôle Tombouctou, "est étroitement lié à Aqmi". Selon des sources concordantes, trois des principaux chefs d'Aqmi y sont présents. Profitant du putsch à Bamako contre le président Amani Toumani Touré le 22 mars, les rebelles touareg et des groupes islamistes ont pris le contrôle des trois capitales du Nord, Kidal, Gao et Tombouctou.